Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur un bénéfice avant impôts de 1,99 milliard d'euros. Ces résultats ont été portés par des résultats solides dans les activités de trading de dette et l'absence de dépréciations dans des secteurs tels que ceux des prêts à effet de levier, accentuant les chances de la banque d'atteindre les objectifs qu'elle a fixés pour 2011. Le bénéfice net est ressorti à 1,77 milliard d'euros, en hausse de 50%, et le produit net bancaire à 9 milliards d'euros. La banque a réaffirmé sa volonté de dégager un bénéfice imposable de 10 milliards d'euros au niveau du groupe en 2011. «La première impression est vraiment bonne. Deutsche Bank est au-delà du consensus avant et après impôts. De plus, les pertes sur crédit ont sensiblement reculé, ce qui est très bon signe», a commenté Konrad Becker, analyste de Merck Finck. Les provisions pour pertes sur crédit se sont chiffrées à 262 millions d'euros, nettement réduites par rapport aux 526 millions du premier trimestre 2009 et alors que les analystes attendaient en moyenne 540 millions. L'action Deutsche Bank a néanmoins effacé ses gains initiaux et perdait 2,3% à 54,07 euros à 8h28 GMT, sous-performant l'indice européen des bancaires qui reculait de 1,1%. Des traders expliquent la réaction des investisseurs par la prudence, certains se demandant si la banque pourra répéter sa performance des trois premiers mois de 2010 lors des prochains trimestres. «L'environnement économique s'est clairement stabilisé au premier trimestre 2010», a dit le président du directoire de Deutsche Bank, Josef Ackermann, qui reconnaît toutefois qu'il reste une part de vulnérabilité. Plainte Les banques d'investissement ont repris du poil de la bête l'année dernière, en partie grâce aux mesures gouvernementales visant à interdire la vente à découvert des actions financières, à assouplir les règles sur les collatéraux et à soutenir l'économie. Mais le secteur reste dans la ligne de mire des responsables politiques et des régulateurs qui veulent limiter les activités risquées des banques afin de sécuriser le secteur financier. En publiant ses comptes trimestriels, Deutsche Bank a d'ailleurs annoncé qu'elle était sous la menace d'une plainte en nom collectif (class action) qui vise certaines produits de titrisation de crédit qu'elle a aidé à mettre sur pied.