Ce n'est peut-être pas un exercice acquis dans l'ensemble des sociétés cotées, mais Maroc Telecom s'y plie tous les trois mois. L'opérateur historique vient de rendre publiques ses réalisations au titre du premier trismestre. Il en ressort ainsi que la filiale de Vivendi a subi de plein fouet l'impact de la faible croissance de son chiffre d'affaires au Maroc, ainsi que des efforts promotionnels réalisés dans un contexte d'exacerbation de la concurrence. «Maroc Telecom affiche des indicateurs opérationnels en baisse, dus à la dégradation du contexte concurrentiel, en dépit de sa stratégie de préservation des marges au détriment des parts de marché», commentent les analystes de BMCE Capital Bourse. En effet, l'activité Maroc, qui génère à elle seule 81,7% du chiffre d'affaires consolidé du groupe, a limité la progression de ses revenus à 0,9% par rapport au premier trimestre 2010. En tout, IAM a généré au Maroc 6,15 milliards de DH. La segmentation de ce chiffre d'affaires fait ressortir un accroissement de 1,4% de l'activité mobile, à 4,598 milliards de DH. Cette évolution est notamment redevable à l'augmentation de 6,9% du parc d'abonnés à 16,65 millions de clients, combinée au maintien du taux d'attribution mixte annualisé à 22,8%. En parallèle, le parc Internet mobile a connu une forte dynamique, se fixant à 732.000 clients, permettant ainsi à Maroc Telecom de prendre le leadership sur ce segment, avec une part de marché de 44%. Cependant, le communiqué de l'opérateur précise que «l'ARPU mixte du 1er trimestre 2011 est en baisse de 7,7% par rapport à 2010, à 84 dirhams, sous l'effet de la croissance du parc et des impacts réglementaires». La compensation partielle de cette baisse par l'essor important de l'Internet mobile 3G, ainsi que de la croissance des services à valeur ajoutée, ont permis à Maroc Telecom de faire ressortir dans ses indicateurs un chiffre d'affaires sortant mobile hors voix de 10,8% de la facture moyenne. Sur le segment du fixe et d'Internet, là aussi les performance de l'opérateur ne sont pas au beau fixe. Ses activités ont en effet accusé un repli de 13% à 1,908 milliard de DH, en raison principalement de la forte concurrence exercée par le mobile et de la réduction du tarif des liaisons louées par le fixe au mobile de Maroc Telecom. Il y a lieu de noter que sur le fixe, le parc affiche une légère appréciation de 0,6% à 1,239 million de lignes, tandis que le nombre d'usagers de l'ADSL progresse de 8,4%, à 516.000 abonnements. Par ailleurs, les réalisations des filiales africaines du groupe ressortent mitigées. D'un côté, Mauritel voit son chiffre d'affaires se hisser de 5,8% à 299 MDH au premier trimestre 2011, suite principalement à la hausse de 15% de son parc mobile à 1,696 million de clients. Sotelma affiche également un chiffre d'affaires en progression de 36%, à 463MDH, tirant amplement profit de la hausse de 187% à 2,614 millions de clients du parc mobile, de 16% à 80.000 usagers du parc fixe et de l'augmentation de 137% à 24.000 clients des utilisateurs de l'Internet. D'un autre côté, Onatel présente des revenus en retrait de 7% à 429 MDH, dans un contexte concurrentiel intense. Idem pour Gabon Telecom, dont les revenus régressent de 11,5% à 242 MDH, suite principalement à la baisse de 25% du parc mobile de la société à 398.000 abonnés. Au final, subissant la hausse des amortissements liée à l'importance du programme d'investissements mené par le groupe, le résultat d'exploitation consolidé de Maroc Telecom se déprécie de 7,2%, pour s'établir à 2,974 milliards de DH, réduisant de ce fait sa marge nette de 3,6 points, à 39,5%. Cette contre-performance s'est rapidement répercutée sur le cours du titre, qui s'est délesté le jour de l'annonce des résultats de -2,30%. Cela en dit long sur la perception des investisseurs des réalisations trimestrielles de l'opérateur.