Feu vert pour le logisticien espagnol «Edonia». Les bulldozers et autres machines de terrassement de l'aménageur pourront désormais investir le site identifié pour la future Atantic Free Zone (AFZ), situé dans la région de Kénitra. Vendredi dernier, le Roi Mohammed VI a donné en effet le coup d'envoi des travaux d'aménagement de cette plateforme industrielle (la seconde après celle de Tanger) d'un investissement de 1,2 milliard de DH. Le projet fait partie des 14 zones industrielles prévues par le plan Emergence II. Il devra générer 10 milliards de DH d'investissements après sa réalisation (somme prévue par le texte approuvé par le Conseil des ministres de décembre 2009). Le Fonds Hassan II pour le développement économique et social contribuera au financement des infrastructures (hors site) à hauteur de 70 millions de dirhams. Première tranche en 2011 L'AFZ est la quatrième plateforme industrielle intégrée –P2I- (nouvelle génération de zones industrielles –ZI-), promise par Ahmed Réda Chami, ministre du Commerce et de l'industrie (il y en a 14 de prévues et 22 si l'on prend en compte les agropoles). Celle de la région de Kénitra sera dédiée à l'équipementerie automobile, aux activités connexes et à l'export, à la logistique industrielle ainsi qu'aux services de support à l'industrie (maintenance, bureaux d'études, centres d'affaires, etc.). Selon les initiateurs du projet, l'aménagement d'AFZ (344 ha) se fera en deux tranches. Une première qui porte sur une superficie d'environ 192 ha, dont l'achèvement est prévu au 3e trimestre 2011 et une deuxième, qui sera aménagée sur une superficie d'environ 152 ha. Les travaux dans cette deuxième tranche vont commencer une fois que la commercialisation de la 1re tranche atteindra un taux de 70%. Le lancement de cette tranche est prévu pour le 3e trimestre 2013 et elle sera achevée début 2015. Le reste de la plateforme (146 ha) sera réservé à l'aménagement d'une zone libre qui sera à vocation généraliste pour d'autres activités industrielles.Le programme d'aménagement prévoit des lots de terrain équipés, des unités prêtes à l'emploi et des plateaux de bureaux, selon Jamal Attari, directeur du Centre régional d'investissement (CRI) de Gharb-Chrarda-Béni Hssen. Le projet permettra la création de 15.000 emplois directs et de 20.000 indirects destinés surtout à la population locale, dont les principales activités tournent autour de l'agroalimentaire et de la chimie-parachimie, qui réalisent 79% de la valeur ajoutée dans la région et qui sont les plus créateurs d'emplois (environ 8.000, selon le CRI de Kénitra). Actuellement, la région compte 226 entreprises industrielles (représentant 3% du tissu industriel national). En 2008, elles ont réalisé une production totale d'une valeur de 5,5 milliards de DH et des exportations d'un montant de 1,4 milliard de DH. Un groupement maroco-espagnol pour l'aménagement Le parc AFZ sera aménagé, développé et géré par le groupement MEDZ-Edonia World. Lors de la cérémonie de lancement des travaux, une convention a été signée entre l'Etat, plusieurs institutionnels et la CDG pour l'aménagement, le développement, la promotion, la commercialisation et la gestion de la plateforme Atlantic Free Zone. Une entreprise, baptisée «Atlantic Free Zone Investment (AFZI)», sera également créée pour gérer le site. Elle sera constituée par un groupement comprenant CDG Développement et la société Edonia World AFZI. L'AFZI négociera des accords avec plusieurs banques de la place afin d'assurer le financement de projets clés-en-mains aux clients, selon la formule du leasing immobilier. Sur les maquettes, le projet sera divisé en deux zones indépendantes : une zone franche, qui occupe environ les deux tiers du projet et une zone libre, étalée sur le tiers restant. Comme dans les autres zones franches du pays, celle de l'AFZ offre des avantages fiscaux, «mais exige toutefois que 85% de la production soient destinés à l'exportation», souligne cette source auprès de MedZ. Selon cet observateur, l'AFZ, avec des économies sur le coût de la main-d'œuvre et les frais de transport, devrait s'ériger en tant que zone franche la plus compétitive de la région.