La gestion déléguée est sur la bonnes voie. En effet, elle a permis aux régies autonomes de tirer profit des outils de gestion du secteur privé et de réaliser ainsi un saut qualitatif, sur tous les plans. C'est ainsi qu'en attestent les propos de Taib Cherkaoui, ministre de l'Intérieur lors de son intervention à la Chambre des conseillers, en réponse à l'interrogation du PAM portant sur «les problèmes soulevés par la gestion». Concrètement, le recours de plusieurs collectivités locales à la gestion déléguée a permis «de drainer d'importants investissements, de renforcer les équipements de base, de généraliser l'accès aux services publics et de cumuler un savoir-faire important», avance le ministre. Bien que ce mode de gestion ait nécessité la mise en place d'un cadre juridique définissant les conditions de recours à la gestion déléguée et l'élaboration de la procédure de concurrence comme règle générale et obligatoire pour la conclusion des contrats, Cherkaoui relève le fait qu'il a nettement favorisé l'implication du secteur privé dans le développement économique et social, sur plusieurs secteurs vitaux. Il souligne que la gestion déléguée ne signifie pas un désengagement de l'Etat ou des collectivités locales, d'autant plus que les sociétés nationales ont la possibilité de participer au capital des sociétés délégataires. Le ministre à lourdement insisté sur ce point, appelant les responsables à prendre en compte ce critère lors des appels d'offres, l'objectif étant de disposer de grandes sociétés nationales expérimentées. Y a-t-il une alternative ? Oui et même plusieurs. Le ministre n'y est d'ailleurs pas inattentif, mais il suggère avant tout de prendre en compte le bilan de l'expérience actuelle, ainsi que les propositions des collectivités locales impliquées. Il est notamment question de séparer l'aspect relatif à l'investissement et à la tarification, de celui de l'exploitation. Aujourd'hui, il s'avère nécessaire de trouver une formule à même d'habiliter les collectivités délégantes à préserver le domaine concerné et de maintenir une tarification adaptée au pouvoir d'achat du citoyen. À ce titre, Cherkaoui a appelé à l'approfondissement de l'étude sur le rôle que peuvent jouer ces sociétés de développement local. Le rôle de contrôle, mais également d'accompagnement du ministère, sera dans ces conditions renforcé.