Changement ! Le mot résume la nouvelle orientation prise par la Fédération des industries métallurgiques, métalliques et -désormais- électromécanique (FIMME). C'est à l'issue d'une assemblée générale extraordinaire tenue en fin de semaine dernière qu'une nouvelle stratégie a été lancée, entérinant des réflexions entamées depuis 2008. Dans cette refonte -puisque c'est de ça qu'il s'agit vraiment- tout y passe : le statut de la fédération, l'identité visuelle, la communication, le mode de gouvernance, jusqu'aux services offerts aux adhérents. Une nouvelle entité Le statut ? La nouvelle stratégie de la FIMME est de se «recentrer sur les métiers de base», la métallurgie et l'électromécanique, ainsi que sur les services liés aux industries, d'où un léger changement dans l'appellation. «Nous avons toujours évolué avec une stratégie d'incubation qui a vu naître des associations professionnelles totalement indépendantes (FENELEC, AMICA, ndlr).», explique Moulay Youssef Alaoui, président de la FIMME. «Aujourd'hui, la stratégie est au recentrage», poursuit-il. Quand à l'organisation et au mode de gouvernance, la fédération a adopté l'introduction d'une nouvelle entité dénommée «Union», regroupant un ensemble d'associations chacune et consacrée à une branche d'activité bien déterminée. Il s'agit en effet de l'«Union de la métallurgie», de celle de la mécanique et de l'électromécanique, ainsi que de l'«Union des services liés à l'industrie». Pour ce dernier organe, le but de son institution sera de mieux souligner le caractère transversal du secteur des IMME dans le tissu industriel marocain. «Il ne faut pas que toute la technologie nous vienne de l'extérieur. Il nous faut démontrer que ce secteur a une place dans toute les branches de l'industrie nationale», argumente Alaoui. Sur le volet de la communication, c'est toute une refonte de l'ensemble des supports visuels (sites, journal...) qui est prévue. Parallèlement, «pour mieux représenter ses adhérents», la FIMME s'attèlera à renforcer les volets formation et développement de compétences, organiser des missions d'affaires internationales pour booster l'export, assurer une veille stratégique et sectorielle, etc. En résumé, c'est une nouvelle FIMME qui se positionne dorénavant, «pour mieux accompagner les évolutions du secteur». Toutefois, derrière toute cette bonne volonté affichée, se cache tout un ensemble de questions, non moins importantes et qui restent sans réponse. Le secteur veut intégrer le plan «Emergence» La première de ces questions porte sur la non-implication du secteur des IMME dans les visions du plan industriel national Emergence. «Je trouve dommage que nous ne soyons pas intégrés dans ce plan, Horani (président de la CGEM, ndlr) lui-même l'a reconnu : nous méritons un contrat-programme», revendique pour sa part le président de la FIMME. Opérant dans un domaine d'activités qui contribue à près de 20% de la production industrielle marocaine, les membres de la FIMME pensent qu'il est grand temps que leur rôle soit reconsidéré. «On a mené et on travaille encore sur plusieurs études visant à démontrer l'importance de ce rôle. Si on ne nous écoute pas, c'est parce qu'on ne veut pas nous écouter», revendique Alaoui. L'autre grand dossier revendicatif de la FIMME porte sur «l'encouragement à l'exportation» dont fait l'objet ce qui est censée être leur matière première, la «ferraille». «Nous avons aujourd'hui au Maroc créé des usines de fonderie qui ont besoin de cette matière de base. Il n'est donc pas logique de l'exporter, pour la réimporter après au prix fort sous forme de produits finis», martèle Alaoui. Sur ce registre, les métallurgistes préconisent la limitation des licences d'exportation de cette ferraille, qui trouverait bien preneur au niveau local. «Cela permettrait ensuite de développer des filières adjacentes comme celle de la récupération de ces matériaux, avec tout ce que cela suppose en opportunités d'emplois».