L'accord fait toujours jaser Une étude sur la logistique lancée prochainement La Logan s'exporte bien en Egypte, pas assez en Tunisie Les pays membres visent les investissements européens Le transport et le circuit logistique, telles sont les principales entraves identifiées par les quatre pays signataires de l'Accord d'Agadir. Réunis durant deux jours à Rabat, les ministres du Commerce du Maroc, de la Tunisie, de l'Egypte et de la Jordanie ont inspecté plusieurs pistes pour booster leur accord de libre-échange signé en 2004, à Agadir. Au terme des travaux de cette seconde réunion de deux jours (les 17 et 18 février), plusieurs recommandations ont été prises par le comité de suivi. On annonce ainsi que les préparatifs vont bon train pour lancer incessamment une étude sur la logistique pour la zone. Cette étude prendra en compte les conclusions des trois études sectorielles (textile, automobile et transport maritime) déjà lancées par le comité. «Le transfert de marchandises d'un pays à l'autre devrait être aussi facile que de transporter une cargaison d'une ville à l'autre au sein du même pays», indique le ministre égyptien du Commerce extérieur. Dans le secteur du textile, les pays de l'accord Quadra ont déclaré avoir interpellé l'Union européenne pour leur octroyer le statut de «simple transformation», au lieu de «double transformation» tel que prévu pour le Protocole des normes d'origine euro-méditerranéennes. Les exportations sont amenées à se développer L'ordre du jour comprenait également une séance dédiée aux hommes d'affaires des quatre pays. Une première. Les ministres réunis ont écouté leurs doléances et leurs propositions pour faciliter le climat des affaires dans lesdits pays. «Nous sommes prêts à recevoir l'ensemble des opérateurs économiques pour régler leurs problèmes. On ne peut pas deviner les besoins des opérateurs. Les problèmes techniques rencontrés par la Logan ou les produits cosmétiques marocains ont été résolus grâce à l'initiative des opérateurs concernés venus interpeller le ministère de tutelle», indique Maâzouz. Dans ce sens, Larbi Belarbi, président de l'Association marocaine des équipementiers automobiles, parle d'un réel développement des exportations de la Logan vers l'Egypte. Ces exportations ont avoisiné les 6.400 voitures en 2009. Pour les années à venir, une cadence de 500 unités par mois sera observée. Quant au marché tunisien, ce professionnel du secteur de l'automobile parle toujours de blocages. Sur ce marché, la Somaca n'a pu exporter que 200 voitures en 2009. «Le système tunisien des quotas nous pousse à limiter nos exportations», indique Larbi Belarbi. Quid du marché jordanien ? «Il s'agit d'un petit marché», souligne cette même source. Et pourtant, à en croire les quatre ministres arabes du Commerce, un grand effort a été fait pour identifier et éliminer les différentes barrières non tarifaires. Ces obstacles techniques qui se dressent devant les flux d'échanges font d'ailleurs partie du programme triennal mis en place par le comité de suivi. Il s'agit d'un plan d'action financé à hauteur de 4 millions d'euros par la Commission européenne. Ce plan comprend le développement des PME de la zone, les plans d'actions des études sectorielles réalisées et la mise en place d'un Observatoire pour le suivi des échanges commerciaux entre les pays signataires... «Notre objectif est d'attirer davantage d'investissements européens dans les pays signataires de l'accord. Nous voulons aussi transformer la région en une base solide d'exportations vers l'Union européenne», souligne Abdellatif Maâzouz, ministre marocain du Commerce extérieur. Quant aux pays voulant intégrer l'Accord d‘Agadir, aucun d'eux n'a présenté, officiellement, une demande dans ce sens. Le comité de suivi, le Liban et la Palestine ont seulement exprimé leur «souhait», mais «rien n'est encore officiel», dit-on. Rappelons que tout pays arabe, membre de la Ligue des Etat arabes ayant un accord d'association ou un accord de libre-échange avec l'Union européenne peut adhérer à cette zone, après accord de tous les pays membres. Recul de l'export vers la Tunisie Les exportations marocaines vers la Tunisie ont accusé un léger recul de 4% au terme de l'année dernière. Elles sont passées de 664,4 millions de DH contre 694,6 millions un an auparavant. En revanche, l'export vers l'Egypte s'est amélioré de 132%. En valeur, le Maroc a exporté 861,5 millions de DH vers le pays des Pharaons dont plus du tiers revient à la Logan. En 2008, les exportations du Maroc vers l'Egypte étaient d'à peine 293 millions de DH. Quant à la Jordanie, elle a importé quelque 317,9 millions de DH du Maroc l'an dernier (contre 293 millions en 2008, soit une variation de 8%). Mais en général, le Maroc a réalisé en 2009 de bonnes performances au niveau de ses exportations vers les trois autres pays. Du côté du ministère du Commerce extérieur, on parle d'une amélioration du solde commercial en hausse de 10% par rapport à l'année 2008 (près de 616 millions de DH, soit un taux de couverture de près de 37%). Le déficit chronique de la balance commerciale du royaume avec les pays de la zone Quadra n'est donc plus à l'ordre du jour. Ainsi, depuis la signature de l'accord, il est passé de 195 millions de DH en 2006 à près de 400 millions à fin 2007. Et c'est la voiture Logan (Renault-Maroc) qui arrive en tête des produits exportés en 2009, avec 361,5 millions de DH. Au total, la valeur globale des produits marocains exportés en 2009 vers les trois autres pays dépasse 1,84 milliard de DH contre 1,36 milliard une année auparavant. Parmi les principales exportations, figurent les conserves de poisson (114,4 millions de DH), la pâte à papier (91,2 millions de DH), les tôles, le plomb, les fils et câbles, le poisson frais, la farine de poisson, les médicaments, le textile... Les autres produits allant des voitures industrielles (19,8 millions de DH) à l'huile de pétrole et lubrifiants (18,2%), en passant par les fils de fibres synthétiques pour tissage (16,9 millions de DH) ou encore le prêt-à-porter (7 millions de DH).