Seulement sept sociétés sur quinze ont appliqué leur programme Maroc Telecom se place en tête Les rachats d'actions n'ont décidément pas eu la cote durant le premier mois de 2010. L'engouement pour cette pratique s'amenuise d'un mois à l'autre, à en croire les dernières statistiques du CDVM. En effet, pour le mois de janvier, sur 15 sociétés ayant des programmes de rachat en cours, seulement sept ont procédé à leur application, contre neuf en décembre 2009. En première position du palmarès, Maroc Telecom se distingue avec 43.926 actions réacquises. Le cours moyen pondéré à l'achat était de 145,37 DH. In fine, l'opérateur historique détient 0,0007% de ses propres actions, soit 6.500 de titres, puisqu'au cours du mois, 262.426 actions Maroc Telecom ont été vendues. Le seuil maximum d'achat (16 millions d'actions) est encore loin. En seconde position, BMCE Bank acquiert à travers son programme 44.442 actions, à un cours moyen de 260,12 DH. La banque d'Othman Benjelloun est donc à fin janvier détentrice de 12,11 millions de titres (7,63%), ce qui ne lui laisse plus beaucoup de marge dans son programme de régulation, puisque son seuil maximum d'achat reste situé à 15 millions de titres actions. Quant à Salafin, filiale crédit à la consommation de BMCE, elle a racheté 4.792 titres, à un cours moyen de 55,01 DH. La plupart des sociétés ont encore de la marge pour réguler leur cours Concernant les autres sociétés avec des programmes en cours, Label'Vie récupère 1.850 actions, le cours à l'achat étant de 1.180 DH. Alliances Développement Immobilier n'est pas en reste, puisqu'elle a racheté 2.000 actions, à un cours moyen de 697 DH. L'immobilière détient ainsi 0,057% de son capital. S'agissant des autres sociétés ayant régulé leur cours, Cartier Saada a racheté 1.350 titres, le cours moyen étant de 18 DH, pour un seuil de 468.000 actions. Dernière société à avoir opéré des rachats, Sothema a réacquis seulement 140 actions, le cours pondéré à l'achat était de 1.136,07 DH. S'agissant des sociétés cotées qui n'ont pas fait appel à leur option de régulation de leur cours, il s'agit de Timar, Stokvis, Samir et BMCI, sans oublier Atlanta, Auto-Hall, BCP et Addoha. Gare à la tentation du soutien de cours ! La pratique du rachat d'actions peut-elle engendrer des dépassements ? «Evidemment, la tentation qu'une société cotée vienne en soutien à son titre est fréquente», précise un analyste. «Cependant, étant parfaitement conscient d'une telle éventualité, le CDVM veille au grain quant à l'application des programmes de rachat», ajoute-t-il. En outre, une entreprise risque d'altérer sa situation financière en rachetant ses propres titres. À plus forte raison si les fonds employés sont trop importants. Pour rappel, la réglementation des programmes de rachat n'est pas très ancienne dans le temps. En effet, ce n'est qu'à partir de 2003 qu'un décret en provenance du ministère des Finances vient mettre de l'ordre dans cette pratique. Il a instauré l'obligation de préparer et de faire viser par le CDVM une notice d'information, qui se doit de comprendre «l'information nécessaire aux actionnaires pour se décider sur le programme de rachat qui leur sera proposé lors de l'assemblée générale ordinaire». En principe, un programme devrait avoir pour principal objectif d'assurer une liquidité du titre de la société, et de contrecarrer les fluctuations de cours excessives, que ce soit à la hausse ou à la baisse.