«Nous prospectons de nouveaux gisements pour améliorer notre croissance au niveau national, mais in fine, nous sommes condamnés à nous tourner vers l'internationalisation». C'est en ces termes que Mohamed Fikrat, président-directeur général de Cosumar, analyse les perspectives futures de la filiale sucrière du groupe SNI. Certes, pour l'heure, c'est le sort de Cosumar qui est sous les feux des projecteurs à l'apporche de la date annoncée du désengagement partiel de sa maison mère. Cependant, à ce sujet, et comme cela a été récemment le cas avec les managements de Lesieur et de Centrale laitière, celui de Cosumar n'a pas laissé filtrer grand chose quant au futur repreneur potentiel. «Tout ce que l'on peut dire, c'est que le modèle stratégique de Cosumar ne devrait pas connaitre un grand chamboulement, même avec de nouvelles entités dans le tour de table», insiste le patron de la société. C'est dire que si le flou persiste quant à la cession des parts de SNI dans Consumar, il n'y a aucun doute que la société croit dur comme fer en sa stratégie. Dans ce sens, le patron de Cosumar reconnaît que la situation actuelle du marché national, avec un taux de croissance qui se limite à 2,1%, appelle à une quête vers de nouveaux relais de croissance. Ainsi, il serait question d'accélérer le procesus d'internationalisation de la société. Dans ce sens, «plusieurs études de prospection sont en cours et des négociations sont déjà entamées», confie Fikrat. Quelle forme prendra donc cette externalisation ? Pour l'heure, la seule chose évidente est que Cosumar devrait capitaliser sur son expertise pour développer des partenariats avec des opérateurs internationaux, précisément en Afrique. Le raffinage sauve la mise Pour l'heure, l'une des premières cibles privilégiées de Cosumar s'est envolée après que le groupe Castel se soit rapproché du géant de l'Afrique centrale, Somdiaa. «Cette opération ne veut aucunement dire que les pistes de partenariat sont compromises avec cette société et nous sommes toujours en train d'étudier les possibilités», relativise le patron de Cosumar. En attendant, il faut dire que Cosumar a tiré son épingle de jeu durant l'exercice 2010, malgré une conjoncture moins propice. En effet, les inondations qu'ont connues certaines régions du pays l'année écoulée, ont causé une perte de 7.843 hectares de superficies programmées. Dans ce contexte, le volume des extractions réalisées s'est limité à 377.000 tonnes, alors qu'une année auparavant, ce volume atteignait 408.700 tonnes. Pour compenser cette baisse, Cosumar a trouvé son salut dans le raffinage. À ce niveau, le groupe sucrier a traité 792.700 tonnes au lieu des 746.800 une année auparavant. «Cette performance est le fruit des 850 MDH investis ces dernières années», se félicite le management de Cosumar. Dans ce contexte, la filiale de SNI clôture son exercice 2010 sur une augmentation de 2% de son chiffre d'affaires à 5,81 MMDH. De son côté, l'accroissement de 4,2% de la capacité bénéficiaire de Cosumar à 577,5 MDH permet à son conseil d'administration de maintenir le niveau des dividendes à distribuer au titre de l'exercice 2010 à 86 DH par action. Par ailleurs, en termes de perspectives, Cosumar s'attend à un exercice 2011 où l'effet des investissements réalisés dernièrement devrait davantage se faire sentir au niveau des performances. Parallèlement, le groupe va étendre sa capacité de traitement des plantes sucrières et améliorer la productivité, via la généralisation des semences monogermes. Deux usines (Mechrae Belksiri et Ksibia) devraient également être particulièrement concernées par le plan stratégique du groupe, avec notamment l'extension de leur capacité à 12.000 tonnes par jour pour un investissement de 350 millions de DH. Seul point d'ombre dans les perspectives de Cosumar, la flambée des cours du sucre brut sur le marché international, qui devrait continuer à peser sur l'endettement du groupe, malgré la politique de couverture qui en a, jusqu'ici, limité l'impact. Y.A.T