Le Groupe Cosuma, principal raffineur de sucre au Maroc, a dégagé en 2010, un résultat ne par du groupe de 577,5 millions DH, en appréciation de 4,2% en comparaison avec la campagne précédente. En dépit des aléas conjoncturels exceptionnels (inondations dans le Ghrab durant deux années consécutives, et la hausse de plus de 30% des cours du sucre raffiné, jamais enregistrée depuis plus de trois décennies), Cosumar parvient à consolider ses réalisations commerciales et financières. Ainsi, compte tenu de l'extension annuelle de 2% du marché marocain, le Groupe enregistre une amélioration de 2% de son chiffre d'affaires à 5.810,9 millions DH, traduisant la croissance en volume des ventes de sucre de 2,1%. Cette performance commerciale a permis au Groupe d'enregistrer un accroissement de 1,9% de l'Excédent brut d'exploitation à 1.163,6 millions DH contre 1.141,6 millions DH en 2009. Cosumar poursuit, par ailleurs ses efforts d'investissement : après les 784,1 millions DH consentis en 2009, le Groupe devait aligner pas moins de 403 millions DH en 2010. Il faut signaler que la société a décaissé quelque 70 millions DH pour l'acquisition du reliquat des participations de l'Etat. En social, le chiffre d'affaire affiche une amélioration de 6,4% à 4.511,8 millions DH contre 4.240,8 millions en 2009. « La forte progression de l'activité de raffinage a permis de combler le repli de la production nationale à partir des plantes sucrières, affectées par les inondations pour la deuxième année consécutive », devait préciser Mohamed Fikrat, P-DG du Groupe, lors d'une conférence de présentation des résultats, lundi à Casablanca. La croissance du résultat d'exploitation est limitée à 1,7%, à 852,5 millions DH contre 838,5 millions en 2009. Le P-DG du groupe explique que la contribution de l'augmentation des ventes a été atténuée par le renchérissement des matières consommées importées. Et malgré cette tension sur le marché du sucre, la société a pu enregistrer un résultat net de plus de 128 millions DH (au lieu de 90,4 millions en 2009). Cosumar, précisait M. Fikrat, a reçu des dividendes de l'ordre de 119,5 millions DH dont 43,9 millions payés par SUTA en actions. En termes de production, Cosumar a réalisé un total de 1,2 millions de tonnes dont 78% réalisés par Cosumar et le reste par les filiales. Le sucre brut importé a totalisé près de 800 T (62%) représentant un peu plus de 62% des besoins du marché. C'est dire que la production locale ne couvre que 38% des besoins du marché. Pour l'heure, le rendement moyen à l'hectare est aux alentours de 7-8 T (il atteint par endroits 10-12T). La généralisation du monogerme (après l'expérience réussi à Tadla) permettrait, selon M. Fikrat, d'atteindre un rendement de 25 T/ha à l'horizon 2013. Et du coup, pouvoir couvrir plus de 55% des besoins du marché local. Sur l'ouverture du capital de Cosumar et les impacts estimés du démantèlement douanier sur le sucre importé, le P-DG du Groupe est resté évasif, tout en abordant l'avenir avec confiance. Toutefois, en termes de perspectives, il estime que le Groupe, qui bénéficie pour l'heure d'une bonne assise financière, avec un taux d'endettement aux alentours de 40%, étudie sérieusement tous les scénarii de croissance externe, visant à positionner le Groupe sur des segments porteurs à rentabilité élevée, avec aussi des objectifs de croissance pour les années à venir.