Ce qui devait arriver arriva. Sonasid vient de publier, sans grande surprise, des indicateurs 2010 en net recul, comparativement à 2009. Comme mentionné dans le profit warning publié par la société, en décembre dernier, le sidérurgiste a subi de plein fouet le contexte sectoriel difficile dans lequel il a évolué. En effet, le marché de Sonasid a été marqué, en 2010, par la hausse des prix des intrants, particulièrement celui de la ferraille et qui, selon le management de la société, n'a pas pu être répercuté sur les prix de vente. Et pour cause, le marché national a connu une forte recrudescence de la concurrence, laquelle a empêché les opérateurs de revoir à la hausse leurs prix. Parallèlement, le marché de l'acier s'est distingué par une surcapacité de la production locale de 40% en 2010. Cette situation s'explique essentiellement par la mise en service de trois nouveaux laminoirs, alors qu'en 2009 déjà les opérateurs produisaient 12% de plus que ce que le marché n'absorbait. Pire encore, la consommation nationale a affiché un repli de 6,7% à 1,4 million de tonnes en 2010. Ainsi, le chiffre d'affaires de Sonasid accuse un repli de 25,1% en consolidé pour s'établir à 4,11 MMDH. Cette baisse des revenus s'est répercutée sur l'ensemble des autres indicateurs de la société, à commencer par l'Ebitda consolidé qui est ressorti à 223,7 MDH contre 498,3 MDH à fin 2009. Dans ce contexte, la marge d'EBE se retrouve réduite de 3,7 points pour s'établir à 5,4%. Au final, Sonasid affiche un résultat net consolidé déficitaire de 18,5 MDH contre des bénéfices de 348 MDH en 2009. De ce fait, les capitaux propres de la filiale d'Arcelor Mittal se retrouvent réduits de 11,3% à 2,165 MMDH. Mais il en faut plus pour décourager le management de la société qui demeure confiant en l'avenir. «Sonasid est confiante dans la solidité de ses fondamentaux et sa capacité à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour tirer profit de la reprise attendue du marché de la construction», rassure le management. Pour ce faire, il sera ainsi procédé à la mise en place d'une stratégie de rationalisation des coûts et ceux des intrants ainsi que l'accentuation de la compétitivité de l'outil industriel. Pour leur part, les analystes restent tout aussi indécis sur Sonasid comme en témoigne le commentaire de BMCE Capital Bourse : «Dans l'attente de la publication des comptes détaillés de la société, nous maintenons notre suspension de recommandation». Y.A.T