Crédit du Maroc (CDM) en redemande. Entamée depuis trois années, la politique de renforcement des fonds propres par le recours à la dette subordonnée de CDM se poursuit. La banque a encore besoin de cash. Ainsi, la filiale du Crédit Agricole (France) envisage de lever 500 MDH sur le marché obligataire. Rappelons qu'en 2008, l'organisme avait levé le double de ce montant. Par la présente opération, Crédit du Maroc entend, d'une part, s'aligner sur les directives de Bâle II en termes de ratio de solvabilité et, d'autre part, accompagner le développement continu de son activité en accroissant, notamment, sa capacité à distribuer les crédits. Autrement dit, le recours à la dette subordonnée, pris en considération dans le calcul des fonds propres, permettra à la banque d'anticiper sur les exigences de Bank Al-Maghrib quant aux règles de Bâle II. À fin juin 2010, avec des fonds propres de 3,8 milliards de DH, Crédit du Maroc affichait un ratio de solvabilité de 11,4%. Certes, ce ratio est à 1,4 point de plus que le taux exigé actuellement, mais inférieur de 0,6 point du ratio exigé à partir de 2012. Par ailleurs, cet emprunt mettra à la disposition du CDM une nouvelle source de cash qui lui permettra d'accompagner sa politique commerciale d'expansion et de distribution de crédits. Et pour avoir une idée sur l'appétit de la banque, soulignons que l'organisme a ouvert durant les deux derniers exercices, 60 nouvelles agences. Côté distribution, la banque a observé une croissance de 14% de son encours crédit en 2009, contre une progression de 10% pour l'ensemble du secteur bancaire au cours de la même année. Sachant que cette progression ne prenait pas en considération les 30 agences nouvellement ouvertes au cours de cette année, et qui devrait se traduire par une hausse des dépôts mais aussi des demandes de crédit, l'amélioration du taux de distribution devrait être identique si ce n'est supérieur pour l'année 2010 ainsi que pour l'année en cours. Meilleure rémunération Assimilée à des fonds propres, cette catégorie de dette offre une meilleure rémunération. Cela dit, les institutionnels (à savoir banques, sociétés de financement, OPCVM, compagnie d'assurance et de réassurance, CDG et compagnies de retrait et de pension) auront droit à une rémunération annuelle allant de 4,35% à 5,02%, en fonction de la tranche à laquelle ils auront souscrit. Ainsi, ceux qui opteront pour les tranches A et C, dont le taux est fixe, percevront durant dix années, 5.020 DH pour chaque obligation détenue (dont la valeur nominale s'élève à 100.000 DH). Les investisseurs des tranches B et D à taux révisable annuellement, calculé sur la base des bons du Trésor à 52 semaines et majoré d'une prime de risque de 90 points de base, auront droit à un taux de rémunération pour la première année de 4,35%. Quant aux investisseurs de la tranche E, ils bénéficieront d'un taux d'intérêt révisable calculé en référence à la moyenne des TMP interbancaires au jour le jour, majorée d'une prime de risque de 120 points. Pour la première année, il leur offre une rémunération de 4,47%. Le remboursement de la dette s'effectuera quant à lui au terme de la maturité de l'emprunt. S.B