Elle a promis de le faire et elle l'a fait. L'équipe de l'Egypte a remporté, dimanche soir à Luanda, la 27e édition de la Coupe d'Afrique des Nations en battant en finale le Ghana sur le score de 1 à 0. Petite marque, mais grande victoire. Car elle est avant tout synonyme d'un sacre, le troisième d'affilée pour les «Pharaons». Une première dans les annales du football africain, grâce à un seul homme : Hassan Shehata, surnommé le «maître». Auteur d'un parcours sans faute, un seul but encaissé en quarts de finale contre le Cameroun, l'Egypte vient de confirmer sa suprématie sur le football du continent. Elle qui a dominé des mondialistes, comme le Cameroun ou encore l'Algérie, avant de décrocher son septième titre. En Angola, l'Egypte a tout raflé : meilleur joueur, Ahmed Hassan, meilleur buteur (5), Mohamed Nagy dit Guedo ou «Trezeguet égyptien», et meilleur gardien, Issam El Hadary. Il faut dire que si l'Egypte détient, aujourd'hui, un nouveau record, c'est d'abord grâce à la maturité de son équipe, mais aussi au génie de Shehata, qui a su développer un jeu à l'italienne. D'ailleurs, lors de la Coupe des confédérations de football qui a eu lieu, au mois de juin dernier, en Afrique du Sud, le «maître» a réussi l'exploit de battre (1-0) le champion du monde, forçant l'admiration des techniciens italiens, comme Cesar Maldini ou encore Marcelo Lippi. Une page noire dans l'histoire de la CAN Ce que l'histoire retiendra également de cette CAN 2010, peu spectaculaire, c'est l'incident de Cabinda, qui a fait deux morts dans la délégation togolaise, prise d'assaut par un groupe de séparatistes. Traumatisée, l'équipe du Togo, et à la demande du gouvernement, s'est retirée de la compétition. Cette décision lui a coûté cher, puisqu'elle vient d'être suspendue par la CAF pour les deux prochaines éditions. C'est dire que, pour la CAF, rien ne devait gâcher la fête. Autre événement marquant de cette 27e édition : le face-à-face Algérie-Egypte, lors des demi-finales, rencontre placée sous haute tension, surtout après les événements d'Oum-Dermane. Finalement, les frères ennemis ont fait preuve de sagesse hors terrain, mais pas sur la pelouse. Dans cette bataille, les «Fennecs» ont perdu trois de leurs meilleurs éléments après avoir écopé de trois cartons rouges. Pointé du doigt, l'arbitrage du Béninois Coffi Codjia a été qualifié, par la presse algérienne, de «scandaleux». Mais l'un des événements qui ont marqué le plus la CAN 2010, avant même son coup d'envoi, est la retransmission des matchs, sujet de polémique, dont la facture a atteint la bagatelle de 10 millions de dollars, pour les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, et 1,5 millions de dollars pour les pays africains subsahariens. Du jamais vu dans l'histoire du ballon rond africain.