Dans le bilan d'étape dressé mardi par Ahmed Réda Chami pour la stratégie Maroc Innovation, il est à relever que les réalisations ont certes été importantes, mais pas assez pour occulter certains aspects où les choses progressent au ralenti. C'est notamment le cas - un sujet déjà largement consommé- des fonds d'amorçage. Ce type de financement ne parvient toujours pas à faire son propre décollage, si l'on résume les déclarations du ministre, qui ne semblait pas du tout satisfait. Il faut dire qu'il y a de quoi. Chami compte sur les start-up et autres petites entreprises, dans les domaines des TIC et d'énergies renouvelables notamment, pour réussir «Maroc Innovation». Et pour favoriser la prolifération de start-up, «le développement des offres en fonds d'amorçage est important, voire nécessaire», déclarait le ministre. Le constat est partagé par le patron des patrons, Mohamed Horani, qui était aussi parmi les personnalités de premier rang lors du deuxième Sommet de l'innovation, et par Omar Balafrej, directeur général du Technopark de Casablanca. Ce dernier avait déclaré aux Echos, il y a quelques mois dans une interview qu'il y avait «un manque dans l'amorçage au Maroc. Cela est évident. Tant que l'Etat ne s'engage pas dans la création de ces fonds, il est normal qu'il y ait toujours ce manque». Une remarque que le gouvernement semblait pourtant déjà avoir pris en compte, avec la signature, en octobre 2009, d'une convention de «mise en place du fonds d'amorçage doté de 100 millions de dirhams, dont 20 millions à la charge de l'Etat». La première tranche d'un montant de 10 millions de dirhams a été débloquée en 2009 et le reliquat devrait être libéré au courant de cette année. Néanmoins, il faut savoir que les résultats de la dernière étude réalisée par l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) soulignaient un léger relèvement du côté des investissements dans les entreprises en phase d'amorçage, en général. En détail, sur un total de 118 investissements, 61% des actes ont concerné des entreprises au stade de développement. Le capital-amorçage est ainsi passé de 0,2% à fin 2008 à 5% au premier trimestre 2010. S.F