«Plus jamais çà», s'est laissé à dire le ministre du Commerce de l'industrie et des nouvelles technologies, en évoquant l'épisode d'un inventeur marocain de génie récupéré par les sud-coréens après avoir désespéré de trouver répondant dans son pays. Ces propos sont ceux du ministre Ahmed Réda Chami dans le cadre d'une conférence de presse donnée mercredi à Rabat sur le financement de l'innovation. Ce fut l'occasion pour Chami de revenir sur l'histoire de ce jeune qui avait inventé un lave-linge fonctionnant sans eau. Au moment où celle-ci pose problème partout dans le monde, ce ratage a laissé un goût de cendres. Alors Ahmed Reda Chami, presse ses collaborateurs d'accélérer l'opérationnalisation de « Intilak » et de « Tatwir », deux des instruments que le ministère a forgé pour financer l'innovation. Depuis le lancement de l'Initiative « Maroc Innovation » en 2009, l'un et l'autre programmes n'avancent pas à rattraper le retard accumulé. Plus précisément, Intilak - l'outil du financement de la start-up de moins de deux ans-, n'a séduit que 30 entrepreneurs. Dans la même période, Tatwir n'a pu faire que moitié moins. Alors le ministre n'est pas content. Et qu'il le dise en termes choisis ne change rien à l'affaire. Il nous arrive ceci de particulier que nous avons un bon produit qui ne se vend pas, a-t-il dit en substance ce jour-là. Et çà, c'est ce qui peut survenir de pire dans la carrière d'une entreprise. La bonne question ayant été ainsi posée, la conférence a vite débouché sur des questions de stratégie. Le premier pas dans le cadre de ces nouvelles orientations a été franchi au cours de la conférence même avec le lancement officiel des appels à projets d'Intilak et de Tatwir. Comme toute bonne technologie nouvelle commence par soi-même, le règlement en est téléchargeable sur le site web du ministère (www.mcinet.gov.ma). En fond d'écran, 450 millions de dirhams de prêts à taux d'intérêt nul sur cinq ans dans ce domaine de l'innovation où le risque est si grand que les banques se font petites. Car Intilak qui cible les start-up innovantes de moins de deux ans exerçant dans les TIC ou les technologies avancées peut couvrir 90% des dépenses liées au projet de développement dans la limite d'un million de dirhams. Idem pou Tatwir, mais en ce qui concerne les plus de deux ans. Voilà pour l'argent, reste l'agent. C'est là qu'intervient le centre marocain de l'innovation. En tant que guichet unique, il a la charge d'accueillir et de gérer les dépôts de projets. Au demeurant une focalisation susceptible de combler le retard pris par les instruments de financement ; lequel a été estimé à 6 mois par le ministre.