À la vieille de son voyage en Angola, où il devrait prendre part, ce vendredi 29 janvier, à la 32e assemblée générale de la Confédération africaine de football, Ali Fassi Fihri, président de la Fédération royale marocaine de football, a été clair. «Pas de négociations en Angola au sujet du prochain entraîneur national», a-t-il déclaré à la presse nationale. Pour les responsables de la FRMF, la question du sélectionneur national n'est pas une priorité, il s'agit beaucoup plus pour la Fédération de réussir son nouveau challenge, qui consiste en la restructuration du football national pour éviter de repartir, encore une fois, à zéro. «On ne veut pas tomber dans les mêmes erreurs. La stratégie adoptée durant les dernières années n'a pas donné ses fruits», tient à faire savoir aux «Echos» Rachid Ouali Alami, membre fédéral. Alors que pour le ministre de la Jeunesse et des sports, Moncef Belkhayat, c'est une priorité parmi d'autres. Lui qui a annoncé, au Parlement, mais aussi dans une de ses sorties médiatiques, que le Maroc aura un entraîneur digne de ce nom, au plus tard à la première semaine de janvier. Engagement non tenu et qui s'est retourné contre lui. Il faut dire qu'en promettant aux Marocains un entraîneur de gros calibre, Belkhayat est allé plus vite que la musique. Signature d'un contrat-programme avec le ministère Belkhayat a montré aussi que les données n'étaient pas synchronisées entre le ministère et la FRMF, laquelle a ses propres contraintes. D'ailleurs, une réunion devait avoir lieu, jeudi dernier, avec le président de la Fédération pour mettre au clair un certain nombre de points concernant la gestion du football national. La réunion reportée à cause du calendrier trop chargé de Ali Fassi Fihri. Belkhayat, en tant que ministre de tutelle, a non seulement fait de la récupération sur la question du futur sélectionneur national, mais il s'est montré aussi catégorique sur le salaire que devrait percevoir le prochain patron des Lions de l'Atlas, fixé à 410.000 DH. Annoncé pour la semaine prochaine, le nom du futur entraîneur de l'équipe nationale n'est pas encore connu. Aucune information n'a filtré à ce jour. Pour la Fédération, les noms avancés, jusqu'à maintenant (Luis Fernandez, Alain Giresse, Paul Le Guen, Hervé Renard, Luis Aragonés...), ne sont que de simples rumeurs. «C'est la commission des équipes nationales, présidée par Ali Fassi Fihri, qui est en charge de ce dossier. Et c'est donc à elle que revient la décision de désigner le nouveau sélectionneur national», explique Ouali Alami. Une chose est sûre, finie, l'époque des «incidents de parcours». En ce sens que le futur entraîneur des Lions de l'Atlas sera tenu par des objectifs, car la FRMF procédera, jeudi prochain, à la signature d'un contrat-programme avec le ministère de la Jeunesse et des sports. «C'est un programme très ambitieux», souligne ce dernier. En attendant les détails de ce projet, la Fédération travaille sans tambour ni trompette. Pourquoi pas un entraîneur marocain ? Tous les Marocains, devenus de simples spectateurs depuis l'élimination des Lions de l'Atlas de la CAN et du Mondial 2010, suivent avec beaucoup d'intérêt le bon parcours du coach égyptien Hassan Shehata et algérien Rabah Saâdane. Nombreux se disent : «Pourquoi ne pas faire comme eux et nommer un entraîneur marocain à la tête de l'équipe nationale ?». Difficile, dans l'état actuel des choses, car le Maroc traverse une période de transition sportive, marquée par une nouvelle vision de la gestion du football national. Aussi et mis à part quelques noms, comme Hassan Hormatallah, le Maroc n'a pas un technicien aussi chevronné que Shehata et Saâdane. Certes, le dernier exploit du onze national, qui remonte à 2004 lors de la finale contre la Tunisie, est à mettre à l'actif de Badou Zaki et Abdelghani Naciri, mais les deux cadres ont montré leurs limites lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2006. Le véritable problème, ce n'est pas l'entraîneur lui-même, mais c'est beaucoup plus le cadre dans lequel il travaille, avec qui et pour quelle vision.