La vague exceptionnelle de froid qui touche l'Europe a eu un sévère impact sur le secteur agricole du Vieux Continent. Ironie du sort, les déboires des agriculteurs européens pourraient servir les intérêts de l'agriculture nationale, d'après l'Association marocaine des producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL). Ces derniers se basent sur un constat simple: la production agricole en Europe, aujourd'hui en berne, constitue une opportunité pour les produits marocains, à la lumière d'une demande de plus en plus grandissante. Une opportunité qui vient à point nommé, surtout au lendemain des négociations sur le statut avancé du Maroc et les quotas d'exportations. Cela dit, les dernières statistiques concernant les exportations marocaines ne sont pas réjouissantes. Le volume de légumes exporté a baissé de 10% en janvier, par rapport à la même période en 2009 et les tomates ont chuté de 18%, pour atteindre 151.811 tonnes. Des hauts et des bas Mais les plus fortes baisses ont été constatées sur deux produits : les exportations de poivrons qui ont chuté de 30% avec 12.220 tonnes, et surtout les pommes de terre, dont le volume exporté en janvier atteint à peine 205 tonnes. Un niveau ridicule en comparaison avec les 1.040 tonnes exportées lors de la même période en 2009. Pour Ahmed Ouayach, président de la Comader, qui regroupe près de 70 associations professionnelles agricoles, «la concurrence est très rude, il faut concentrer nos efforts sur la qualité, afin que nos produits agricoles puissent gagner en compétitivité et s'écouler sur les marchés internationaux». Mais si nos légumes ont du mal à percer à l'international, ce n'est pas le cas des exportations de fruits qui ont progressé de 34%, pour atteindre 7.400 tonnes. Des performances contrastées, que le plan Maroc vert aura pour tâche d'harmoniser, à condition de susciter l'adhésion massive des professionnels, «ce qui n'est pas encore le cas en raison d'un déficit de communication», estime Ouayach. L'espoir est permis, en attendant le texte de loi sur l'agrégation qui va voir le jour dans les semaines à venir, et qui vise notamment à endiguer le phénomène de parcellisation des terres agricoles, la micropropriété constituant le principal frein à l'accès au financement et donc au développement du secteur.