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Hakim Belabbes Entre hasard et destinée
Publié dans Les ECO le 22 - 01 - 2010

Comment ce cadet de dix enfants, né à Boujaâd, est-il devenu ce cinéaste internationalement reconnu ? Une question à laquelle Hakim Belabbes, lui-même, ne saurait trouver de réponse. «Mektab ! Ou peut-être un enchaînement de décisions volontaires», hésitera-t-il à répondre. Une interrogation qui fait justement l'objet de tout son travail cinématographique. «L'éternelle question de la destinée est mon thème préféré. Suis-je maître de ma destinée ou est-ce que, quelque part, il y a des années lumières, tout cela était déjà écrit. Qui décide de notre sort en tant qu'êtres humains? C'est là le cœur de tout ce que je fais, des histoires que je raconte, des films que je réalise et des images que je capte».
Grandir dans une salle obscure
Sa rencontre avec le cinéma, mêlera le hasard et la destinée aux choix qu'il aura faits durant son parcours. «J'ai grandi dans une salle de cinéma, celle de mon père à Boujaâd. Partant de là, beaucoup diront que j'étais prédestiné à faire du cinéma. Peut-être, mais je sais qu'il y a dix de mes frères et sœurs, qui sont, eux aussi, nés dans ce milieu...». Mais dans l'esprit de Hakim Belabbes, le hasard laisse, très vite, place à la raison. Le réalisateur, nous racontera ainsi que, dans cette salle obscure où il découvrira ses premiers films, notamment ceux de Federico Fellini, Ray Satyajit ou encore Pather Panchali, naîtra son envie de faire, lui aussi, du cinéma. Des chef-œuvres de grands noms de la toile qui animeront sa curiosité autour de ces processus visuels et sonores qui font la magie du cinéma. «Ces maîtres du septième art, m'ont marqué. Aujourd'hui, dans mon travail, j'essaye humblement de les imiter. Je le dis honnêtement, je vole des choses de ce qu'ils ont déjà fait. Mais je le fais sans tricherie et avec beaucoup de sincérité. Parce qu'ils m'inspirent». Une admiration que l'artiste portera particulièrement à un cinéma qui raconte...une réalité. «Quand on voit le travail de tous ces gens, on peut être tenté de dire que c'est un cinéma du réel. Mais, je me demande à chaque fois qu'est-ce que le réel justement. Si l'on entend par là, un film à petit budget avec des acteurs qui ne sont pas professionnels et une petite équipe, à travers lequel le réalisateur raconte des choses humaines, je serais d'accord. En définitive, c'est ce cinéma là que j'aime».
Artisan du rêve
Ce cinéma qui crée un monde à partir de la réalité et qui se veut définitivement humain...humaniste, c'est celui-là que les cinéphiles retrouveront à travers les œuvres de Belabbes. Ses premières réalisations en témoignent avec trois films documentaires: «Toujours prêts» (1997), «Un berger et un fusil» (1998) et «Boujaâd: Un nid dans la chaleur» (1999). Dans ce dernier, cet «artisan du rêve», jette un regard personnel et douloureux sur des questions qui le touchent profondément : la séparation, l'indépendance et le retour. De Chigaco à Boujaâd, ce film sera peut-être le premier paragraphe de son autobiographie cinématographique. Une histoire personnelle, qu'il racontera au fil de ses réalisations. De son premier court-métrage «Chuchotements» produit en 2001, à son dernier film «Ashlaâ» (fragments) qu'il partagera avec sa femme et sa fille, toutes ces images racontent des fragments de la vie de cet enfant du cinéma. Selon Hakim Belabbes, «tout est autobiographique d'une manière ou d'une autre, car on n'échappe jamais à qui l'on est. Même James Cameron, avec «Avatar» est, quelque part, en train de faire son autobiographie. Et c'est tant mieux, parce que sinon nous n'avons rien d'autre à offrir. Le travail n'aurait pas d'âme, et cela ressemblerait uniquement à de la rédaction». Une âme qui se donne à voir, à écouter mais qui, surtout, se ressent à travers les films de Belabbes. Et si l'on regrette souvent qu'il ne soit pas plus présent dans nos salles obscures, ceux qui ont déjà eu l'occasion de tisser, «Les fibres de l'âme», qui se sont demandé «Pourquoi la mer ?» et observé «Ces mains là» seront ravis de savoir que Hakim Belabbes insufflera bientôt son talent dans les programmes de la chaîne historique, Al Oula.
«Woujouh»...une révolte
Loin de ce qu'il appelle les «red carpet» (tapis rouges) ou «le Maroc de Botox et de plastique», ce marocain d'Amérique, filme un Maroc authentique qu'il tient à préserver. «En dehors des milieux urbains, on découvre des gens qui se battent au quotidien. La plupart du temps, ils sont abandonnés à leur propre sort et délaissés des autres. Mais ils s'en sortent malgré tout. Dos au mur ils gardent leur humour, leur poésie et leur simplicité. Et j'ai peur de perdre ce Maroc là». «Woujouh» est une révolte. Née de la volonté du réalisateur de garder des traces d'un Maroc...simplement vrai, qui meurt de jours en jours ; et de celle du directeur de la chaîne, Faiçal Laaraichi, de contribuer à constituer cette mémoire audiovisuelle, la série dresse dix portraits d'artisans. «Après la sortie de, -Ces mains là-, Faiçal Laaraichi m'a demandé de réitérer l'expérience sous forme d'une série qui ferait tout le Maroc cette fois-ci». Un véritable challenge pour le réalisateur qui, lui, aura demandé trois semaines de repérage, 6.000 kilomètres de réflexion et six mois de tournage. «Quand je suis chez moi, à Chicago, je repense à ce que j'ai vu au Maroc. Je rêve de ces rencontres et j'écris». Aujourd'hui, Hakim Belabbes travaille sur la préparation de 30 autres épisodes. Ainsi, pour celui qui n'apparaît presque jamais en haut de l'affiche, cette série sera l'occasion de suspendre des instants de vie parsemés à travers ce pays cher à son cœur.
Le cinéaste qui tourne avec son âme
Bien que l'on retrouve souvent les mêmes particularités cinématographiques dans les films de Hakim Belabbes, tels que le gros plan ou les plans séquences, il ne s'agit pas là de règles de tournage dont le réalisateur use volontairement. «Je ne pense pas avoir un style particulier, même si certains le disent. Mais, si c'est le cas, c'est parce que j'oublie qu'il y a des règles. Celles-ci ne doivent pas être appliquées au premier degré car elles deviennent banales. Je travaille avec autre chose que je crois être mon instinct et la manière avec laquelle je ressens les plans. Autrement, je ferais
de la confection, et ce n'est pas mon objectif». «Woujouh» sera, une fois de plus, la preuve incontestable du talent de ce cinéaste qui croit tout simplement en la sincérité de ce qu'il fait. De la vielle tisseuse de tapis, au tanneur de cuire usé par le soleil, en passant par le duo de Aïta qui donne leur spectacle en plein champ, ces portraits qui semblent datés d'un Maroc d'ailleurs, nous font vivre l'émotion d'une rencontre insolite organisée au détour d'un village et au hasard du temps. Mais, en attendant la première diffusion de la série, les téléspectateurs devront faire preuve de patience.


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