Christelle Chollet, Humoriste. Les Echos: Plus de 300.000 spectateurs rien qu'en France. L'empiafée est décidément un grand succès. Comment l'expliquez-vous? Christelle Chollet: Ce succès est logique dans le sens où l'Empiafée est un bon cocktail de rires et de chansons. C'est un spectacle à 100% comique, populaire et pour toutes générations confondues. Il est dédié à un public assez large et de tout âge. Il y a aussi ma petite touche à moi, ma «brèche» personnelle, qui invite la musique dans un concept humoristique bien ficelé avec sketchs, stand up et chant. Le personnage de Mobi y est pour quelque chose dans ce succès : c'est une sorte de majorette, une éternelle adolescente, une femme à l'âme d'une enfant. Une «nana» contente de son temps qui ne déprime jamais malgré tous les aléas... c'est un personnage à aimer tout simplement. Dans l'Empiafée, vous jouez, vous chantez, vous dansez... vous ne vous embrouillez pourtant pas avec vos différentes casquettes! Ça, c'est le metteur en scène qui l'a réussi. C'est lui qui a inventé le concept de SOS Chanteuse, cette dépanneuse qui vient remplacer les chanteuses qui n'ont plus de voix ou qui sont absentes. D'ailleurs, le chant a toujours été ma marque de fabrique. Même lorsque j'étais au conservatoire du théâtre, je n'ai jamais arrêté de chanter dans les restaurants, les bars et dans la rue pour gagner mon pain. Quand il m'arrivait de me rendre dans des castings au théâtre, c'était souvent pour des spectacles musicaux. Mes rôles étaient toujours une combinaison de jeu et de chant. Je trouve que c'est du pareil au même : raconter des histoires ! C'est juste la forme qui change. Edith Piaf comme prétexte pour faire rire, c'était courageux de votre part? En fait, je ne me suis jamais posée la question. Heureusement ! Sinon, je ne l'aurais pas fait. Au début, beaucoup de gens m'ont pris pour une dingue. Mais ce qui est drôle, c'est qu'on a revisité Piaf d'une façon inédite. La Môme a toujours cette image triste de la dame noire, mais en fait Edith Piaf était une femme espiègle et drôle avec un sens de l'humour certain. L'Empiafée n'est pas une parodie, on ne pervertit pas ses chansons, on garde les mêmes histoires et les mêmes paroles. C'est juste la musique qui change et l'interprétation, elle, complète d'alléger la sauce en rendant le tout plus hilare. Vous jouez à l'Empiafée depuis 2008. Comment faites-vous pour tenir la même cadence? Jouer à l'Empiafée demande beaucoup d'efforts. C'est un spectacle au rythme soutenu nécessitant une condition physique au top. Pour y arriver, je fais très attention à mon assiette tout en me dépensant régulièrement dans l'exercice physique. Côté chant, je me suis formée sur le tas. Pour l'Empiafée, je me suis offert les services d'une coach qui trouve d'ailleurs que je vais à l'encontre des techniques «classique» (rires), mais qui m'encourage tout de même dans ma démarche.