Tout semble dire que le gouvernement français n'entend pas accorder pour l'heure le droit de vote aux étrangers pour les élections locales. Le Premier ministre français, François Fillon, a affirmé jeudi dernier qu'il était «totalement défavorable» au droit de vote des étrangers aux élections locales, affirmant que cette proposition «ne figurait pas dans le projet» du candidat Nicolas Sarkozy et «ne sera donc pas retenue» : «Dans le cadre de ce débat (sur l'identité nationale), le Parti socialiste a ressuscité, une fois encore, l'idée du vote des étrangers aux élections locales», a déclaré le chef du gouvernement français, lors d'une cérémonie de voeux à la presse dans les salons de Matignon. Le droit de vote et les étrangers Martine Aubry, Premier secrétaire du Parti socialiste avait, en effet, relancé la semaine dernière un débat sur le droit de vote des étrangers, qui date des années 80. Son groupe socialiste avait décidé de déposer une proposition de loi, en ce sens, à l'Assemblée nationale. Le Premier secrétaire du Parti socialiste a pris au mot Nicolas Sarkozy, qui s'y est déclaré favorable lors de la campagne présidentielle de 2007. Pour sa part, Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, voit dans cette annonce d'Aubry, une manoeuvre électorale à deux mois des élections régionales. Pourtant, en 2008, Sarkozy s'était dit personnellement favorable à accorder le droit de vote aux élections locales aux étrangers installés en France depuis dix ans et «sur la base de la réciprocité». Le droit de vote des étrangers aux élections locales est un engagement de longue date du Parti socialiste, puisqu'il figurait déjà parmi les 110 propositions de François Mitterrand lors de la campagne présidentielle de 1981. L'Assemblée nationale l'a voté en 2000, mais le gouvernement de Lionel Jospin ne l'a pas présenté devant le Sénat. Au mois d'avril 20009, un collectif d'associations défendant le droit de vote des étrangers a mis dans le débat européen la question de la Citoyenneté européenne de résidence, citoyenneté qui permettrait d'accorder aux étrangers non communautaires le droit de vote aux élections municipales et européennes. Les associations parties prenantes avaient envoyé une lettre aux différentes listes qui se présentent aux élections européennes, sauf d'extrême droite.