Le porte-parole du gouvernement français, Luc Chatel, a annoncé mercredi qu'il n'était «pas question» d'accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales, comme le réclame l'opposition socialiste. «Il n'est pas question de mettre en place le vote des étrangers aux élections locales», a déclaré M. Chatel, également ministre de l'Education, sur Radio France internationale (RFI). «Nous considérons que ce droit de vote est étroitement lié à la citoyenneté», a justifié le porte-parole du gouvernement. La patronne du parti socialiste Martine Aubry a annoncé mardi le dépôt d'une proposition de loi en faveur du droit de vote des étrangers, hors Union européenne, aux élections locales (municipales, cantonales, régionales). A ce sujet, elle a directement interpellé le président Nicolas Sarkozy, qui s'était prononcé en faveur du droit de vote des étrangers avant la présidentielle de 2007 sans toutefois retenir dans son programme cette option qui divise les rangs de la droite. Nicolas Sarkozy «avait bien expliqué en 2007 qu'il ne souhaitait pas voir figurer cette proposition dans son programme présidentiel car il estimait que le temps n'était pas venu», a réagi M. Chatel. La question du droit de vote des étrangers est un serpent de mer de la vie politique française. Elle faisait déjà partie des propositions de François Mitterrand pour la présidentielle de 1981. Mais au pouvoir, le président socialiste avait jugé que le pays n'était pas prêt à accepter cette réforme. Le débat a été relancé récemment par le ministre de l'Immigration Eric Besson, un transfuge du parti socialiste, qui s'est déclaré dimanche favorable à cette option, à long terme. M. Besson a toutefois estimé mardi qu'il ne fallait pas agiter cette question en période électorale, à l'approche des régionales de mars. «Ca me paraît contreproductif», a-t-il dit. Seuls les ressortissants de l'Union européenne, qui ont élu domicile en France, ont le droit de voter aux élections municipales et européennes. La France compte 5,5 millions d'immigrés, dont 3,5 millions hors UE, principalement originaires du Maghreb, d'Afrique subsaharienne et de Chine.