Le week-end a été très chaud pour la formation d'Abdelouahed Radi. À Hay Riad, les membres du Conseil national de ce parti ont tenu une session extraordinaire. Objectif : prendre position une fois pour toutes, sur deux fronts. Le premier, celui relatif aux appels de la jeunesse marocaine qui a exprimé sa colère dans la rue depuis le 20 février. L'Union socialiste a, en effet, affiché des positions mitigées quant à rejoindre ou pas le mouvement naissant et qui se poursuit. L'autre front, celui de la participation dans les institutions et instances élues. «80% des membres du Conseil national étaient fermes. Le retrait du gouvernement ou rien», indique-t-on au sein de la formation. Les facebookers qui attendaient d'en savoir plus sur les résolutions fixées lors du Conseil ont pu en avoir un avant-goût avec une fuite d'une vidéo de l'intérieur de la salle où se tenait la rencontre, montrant la jeunesse du parti rejointe par une partie des anciens scander «Le retrait ! Le retrait ! C'est la voix de la jeunesse !». La rumeur était forte dimanche en début de soirée. Les plus optimistes des observateurs s'attendaient à une grande annonce, faisant renaître de ses cendres le parti de Benjelloun et Bouabid. En fin de soirée, tout cela s'est dissipé. «Le Conseil va se réunir une seconde fois le 19 mars prochain et reconsidérera tous les éléments pour prendre une décision finale», a déclaré l'un des membres de l'USFP. Après une réunion de deux heures et demi, le bureau politique a rejoint le conseil national. Devant le «parlement» du parti, Radi a défendu la position de la direction dans le gouvernement par l'impossibilité de prendre brusquement une telle mesure (le retrait du gouvernement). Un 19 mars décisif Le bureau politique a aussi insisté sur le fait que l'institution de la monarchie n'a pas encore répondu à la lettre qu'il lui avait émise quant aux réformes constitutionnelles. Selon le courant de Radi, sans cette réponse ainsi que celle des partis de la majorité représentés dans le gouvernement, l'USFP ne peut pas décider de se retirer. Le Conseil national s'est finalement mis d'accord sur la suspension de toute décision définitive à l'égard de la participation jusqu'à la date du 19 mars prochain. Ce sera la veille des manifestations programmmées par le Mouvement du 20 février dans les villes et villages du Maroc. Un ultimatum lancé par l'USFP, mais qui pourrait davantage compromettre la stabilité et le poids du parti auprès des «forces populaires». «Si on ne se positionne pas clairement, le parti risque d'imploser», confie ce membre du Conseil national. Certains membres du bureau politique ont même rejoint les rangs des «retraitistes», Ali Bouabid, Mohamed Achâari et Larbi Ajjoul, qui ont gelé leur action dans la direction, ont été rejoints par Hassan Tarik, l'ancien secrétaire national de la jeunesse ittihadie, ainsi que Mohammed Boubekri, également membre de la direction du parti. Le front Radi-Yazghi-Lachgar-Oualalou, qui tire jusqu'à ce jour les ficelles du parti, s'est vu affaiblir par le reste du parti. Le 19 mars, ils seront poussés au mur et ne pourront reléguer aux calendes grecques, comme d'habitude, la prise de décision. Une autre victime de ce Conseil national, Ali Yazghi, le secrétaire national de la Chabiba ittihadia. Celui-ci aurait décidé unilatéralement, la veille du 20 février, de publier un communiqué au nom de son instance annonçant le retrait de celle-ci du mouvement du 20 février. Déçus par cette décision, quinze membres du Conseil national de la jeunesse ont décidé de le démettre de ses fonctions. O.R