Plusieurs membres de l'USFP ont décidé d'organiser, dimanche prochain, un sit-in de protestation devant le siège de l'USFP destiné à faire pression sur la direction pour passer à l'opposition. Dans le cadre des consultations pour la formation de la majorité gouvernementale, l'Union socialiste des forces populaires (USFP) est pris entre deux feux. A la différence de l'Istiqlal qui est déjà partant pour la participation au gouvernement dirigé par Abdelilah Benkirane, le parti de la rose, qui n'a obtenu que 39 sièges lors des législatives anticipées, n'a pas encore tranché. Certains membres du bureau politique défendent, arguments politiques à l'appui, l'option de la participation. Mais des sources concordantes affirment que la tendance générale au sein du Conseil national du parti est plutôt au retour à l'opposition. Désormais, Abdelouahed Radi, premier secrétaire de l'USFP, auquel les membres du bureau politique ont confié la tâche de négocier avec le chef de gouvernement, trouvera une énorme difficulté pour convaincre l'un ou l'autre clan. «Que M. Radi vienne nous parler de la participation après le score catastrophique réalisé par le parti lors des élections est catégoriquement inacceptable», affirme un membre du Conseil national de l'USFP. D'ailleurs, plusieurs membres du parti ont décidé d'organiser, dimanche prochain, un sit-in de protestation devant le siège de l'USFP destiné à faire pression sur la direction pour passer à l'opposition. C'est ce qu'a affirmé à ALM Khalid Boubekri, membre de la Jeunesse ittihadie. «Actuellement, il n'y a pas de position de principe adoptée de façon préalable. Après la nomination officielle de M. Benkirane à la tête du gouvernement, nous attendons qu'il nous fasse des propositions et on tranchera par la suite», souligne, pour sa part, Mohamed El Yazghi, membre du bureau national de l'USFP, qui selon une source proche du dossier défend l'option de la participation à «un gouvernement de coalition nationale». «Il n'est pas pertinent de protester contre la direction car, dans tous les cas, nous devons en dernier lieu recueillir l'avis du Conseil national», indique M. El Yazghi. Bien évidemment, c'est le Conseil national du parti qui tranchera en dernier lieu pour l'une ou l'autre option, mais que gagnera effectivement l'USFP dans l'une ou l'autre situation? Dans l'hypothèse où l'USFP obtiendrait des postes ministériels, cela lui permettrait, selon les partisans de la participation, d'atténuer «les décisions extrémistes» que pourrait prendre le gouvernement Benkirane. Aussi, une éventuelle divergence parmi les membres de la Koutla conduirait automatiquement à sa mort. En fait, à partir du moment où l'Istiqlal a décidé, d'ores et déjà, de prendre part à la majorité, la participation de l'USFP sauverait ce bloc qui n'a retrouvé sa dynamique que récemment avec la naissance du G8. Par contre, pour le camp opposé, l'USFP n'aurait gagné jusqu'ici de sa participation au gouvernement, qu'un cumul de mauvais résultats et une régression sans précédent du rendement du parti. Aussi, ceux qui appellent au passage à l'opposition estiment que le parti dispose de cadres qualifiés à jouer excellemment le rôle de l'opposition, notamment Driss Lachgar et Abdelhadi Khaïrat. En outre, pour les adeptes de l'option de l'opposition, ce n'est pas seulement la participation en soi qui suscite débat mais la participation à une équipe gouvernementale chapeautée par M. Benkirane. Le patron des Ittihadis se trouve aujourd'hui dans une situation embarrassante. Après sa rencontre avec M. Benkirane, nouveau chef de gouvernement, qui devrait avoir lieu incessamment, M. Radi devra faire un choix difficile.