L'USFP se prépare à réunir son conseil national, la plus haute instance du parti après le congrès, pour trancher la question de sa participation ou non au prochain gouvernement. Participera, participera pas. Seul le conseil national, la plus haute instance du parti après le congrès, est habilité à décider si le parti sera partie prenante du prochain gouvernement ou reviendra dans l'opposition. C'est ce qui ressort d'un communiqué du bureau politique de l'USFP, rendu public le 17 septembre. Cette précision est apportée alors que de plus en plus de voix s'élèvent au sein de l'USFP pour appeler à un retour du parti à l'opposition. Le score réalisé par le parti de la Rose lors des législatives du 7 septembre (36 sièges, contre 50 en 2002) a été ressenti comme un véritable «choc» par les militants et sympathisants de l'USFP, le parti ayant régressé à la 5ème position après avoir obtenu le meilleur résultat lors des législatives de 2002. L'USFP a perdu 26 sièges, et laisse planer plus d'un point d'interrogation sur la place que devrait désormais occuper ce parti national sur l'échiquier politique. Contacté par ALM, Abdelkader Bayna, membre du BP de l'USFP, a affirmé que «notre parti a été lourdement pénalisé par le taux d'abstention élevé», et que nombre de citoyens qui votaient traditionnellement pour l'USFP se sont abstenus cette fois de se rendre aux urnes. Ce faible taux de participation de l'électorat devrait interpeller «toutes les composantes de la société marocaine, l'Etat, les partis politiques et les associations de la société civile», indique le communiqué du bureau politique de l'USFP. Autre raison avancée par l'USFP pour expliquer sa «défaite», «l'acharnement hystérique de certains organes de la presse» contre le parti socialiste ... C'est ce qu'a récemment affirmé le premier secrétaire Mohamed Elyazghi, selon qui l'USFP a été l'unique parti à avoir été «la cible d'une campagne mensongère et tendancieuse». Même tonalité relevée chez M. Bayna, qui a évoqué sans toutefois les nommer «certains organes de la presse» qui auraient été derrière cette campagne de calomnies à l'encontre de l'USFP, un «pilier» des partis nationaux. Autre raison invoquée par le parti, «l'usage illicite de l'argent» lors de la campagne électorale mais aussi et surtout le jour du vote (le 7 septembre). Ces explications avancées par les dirigeants usfpéistes ne sont pourtant pas pour calmer les esprits d'une base qui a du mal à «digérer» ce que M. Elyazghi lui-même a qualifié de «chute», alternant des «appels à la démission du bureau politique» et des demandes de «revenir dans le giron de l'opposition pour faire retrouver au parti l'éclat qui fut le sien à l'époque du leader socialiste regretté Abderrahim Bouabid». Cela étant, l'option du retour à l'opposition paraît aujourd'hui improbable, d'autant plus que l'USFP est liée par des engagements avec les autres composantes de la Koutla, soit le PPS et le parti de l'Istiqlal (PI, vainqueur des législatives de 2007). «Nous sommes engagés avec les partis de la Koutla», a tenu à préciser Abdelkader Bayna, en rappelant que l'USFP a déjà fait savoir son attachement à «l'option démocratique» dans une allusion à la démarche qui devrait présider au choix du Premier ministre. Interrogé sur le mécontentement grandissant au sein de l'USFP au sujet des résultats des élections, M. Bayna considère «un bon signe» le fait que «le débat soit ouvert», précisant toutefois que «c'est aux instances dirigeantes qu'il appartient de prendre des décisions». Un rappel à l'ordre que le BP de l'USFP n'a pas oublié de souligner dans son dernier communiqué. «Les membres du bureau politique ont souligné que seul le Premier secrétaire du parti, Mohamed Elyazghi, est habilité à s'exprimer au nom du parti», indique le communiqué.