L'appel au retrait du gouvernement a été le mot d'ordre de la réunion du conseil national de l'USFP, dimanche 27 février, à Rabat. La pression s'accentue sur le bureau politique de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) au sujet du retrait du gouvernement. Plusieurs membres du conseil national de l'USFP ont appelé, dimanche 27 février, à mettre un terme à la participation du parti de la Rose au gouvernement dirigé par l'Istiqlalien Abbas El Fassi. «le retrait, le retrait... C'est la voix de l'USFP, c'est la voix de la jeunesse». «Nous revendiquons le retrait du gouvernement et du Parlement». Ce sont-là quelques exemples des slogans scandés par des membres du conseil national de ce parti, lors de la tenue de sa session spéciale au siège de l'USFP à Rabat. Une session consacrée, selon les dirigeants du parti, à l'examen de la conjoncture politique actuelle. Selon Khalid Boubekri, membre du conseil national et membre de la Jeunesse Ittihadie, joint par ALM, plusieurs usfpéistes, représentant les régions de Casablanca, Tadla-Azilal, Chaouia-Ouardigha, ainsi que des régions du Nord et du Sud, ont formulé, lors de cette réunion qui a duré plus de douze heures, des critiques acerbes à l'égard de la direction du parti, lui demandant de se retirer immédiatement de l'Exécutif. «Face à cet appel pressant de retrait formulé par la majorité écrasante des membres du conseil, on a demandé aux membres du bureau politique du parti de procéder immédiatement au vote par rapport au retrait ou pas du gouvernement. Mais le bureau politique a refusé cette demande, arguant que la conjoncture politique actuelle ne permet pas de prendre une décision en faveur du retrait», précise M. Boubekri. Selon la même source, «les membres du bureau politique ont quitté, par la suite, la salle où se tenait la réunion, avant de revenir après une demi-heure avec une proposition de communiqué final du conseil ne faisant aucune référence à la question de retrait, chose que nous avons rejetée catégoriquement». Par ailleurs, M. Boubekri a indiqué que face à cette situation de blocage, les membres du conseil national ont accordé au bureau politique un délai s'étalant jusqu'au 19 mars, date de la tenue de la prochaine réunion du conseil national du parti de la Rose, pour clarifier sa position. «Nous avons accordé au bureau politique du parti le temps nécessaire pour se concerter avec les alliés à propos de la question du retrait du gouvernement et les réformes politiques et constitutionnelles. Nous voulons d'ici le 19 mars des réponses claires», indique-t-il, ajoutant que le conseil national peut aller jusqu'à prendre la décision de la destitution du bureau politique. Selon Hassan Tarek, membre du bureau politique de ce parti, le communiqué final de la réunion du conseil national établit la liaison entre le maintien de la participation au gouvernement et la mise en œuvre des réformes politiques et constitutionnelles tant revendiquées par l'USFP (voir entretien ci-dessous). «La relation entre l'USFP et le gouvernement Abbas El Fassi a toujours été fragile», précise M. Tarek. «La participation de l'USFP n'est pas un acquis définitif. Elle a toujours été en question», ajoute-t-il. La prochaine réunion du conseil national de l'USFP s'annonce prometteuse, selon les observateurs. L'USFP appelle à des réformes politiques et constitutionnelles Le bureau politique de l'USFP a souligné la nécessité de fixer un agenda de réformes politiques au Royaume. Selon un communiqué rendu public récemment, le bureau politique de l'USFP a relevé que «la force des réformes politiques nécessite un agenda précis de réformes qui répondent aux exigences des mutations à l'échelle internationale, en général, et dans notre voisinage régional et arabe en particulier». La même source ajoute que «ces réformes sont de nature à préserver la crédibilité de l'action et du pluralisme politiques, à conférer le caractère institutionnel à la pratique politique, au choix et à la gestion et à assurer la légitimité de la représentation à travers le rétablissement de la relation entre les élections et la décision politique».