Expert maritime Depuis début novembre, les prix du fret maritime repartent progressivement à la hausse, en raison des fêtes de fin d'année qui approchent, suivies du nouvel an chinois. Mais au Maroc, on semble avoir anticipé les effets de cette hausse. Les détails. Peut-on parler de nouvelles hausses des prix du fret maritime et quelles en seraient les raisons ? Du 20 juillet au 31 octobre 2024, les taux de fret conteneurisés ont enregistré une chute de 50%, le «Ship index» baissant de 6.000 à 3.000 dollars, pour le conteneur de 40 pieds. À partir du 1er novembre, les taux repartent graduellement à la hausse selon une cadence de l'ordre de 4% par semaine. Cette tendance s'explique par la conjonction des fêtes de fin d'année et du nouvel an chinois (10 février 2025). Toujours pour le conteneur de 40 pieds, cette augmentation persistera jusqu'au 31 janvier 2024 où les tarifs devraient atteindre 5.000 dollars, pour ensuite redescendre à nouveau à 3.000 dollars, vers le milieu du mois de mars 2025. Quels impacts sont attendus au Maroc ? Les freight forwarders marocains (commissionnaires du transport maritime) ont acquis un grand savoir-faire qui aide le pays à réagir de manière judicieuse : d'abord la crise du covid, suivie par celle des perturbations en mer Rouge. Cela signifie que notre système maritime a déjà anticipé la congestion, qui sera créée par le passage de 2024 à 2025, en mettant à profit l'accalmie sur le fret, et ce, par la mobilisation et la sensibilisation des opérateurs pour activer leurs commandes. En conséquence, pour le Maroc, l'impact sera minime. Pensez-vous que le Royaume s'était suffisamment préparé à cette nouvelle hausse ? L'équilibre de la balance commerciale sera légèrement affecté. Il n'y aura pas d'attente aux ports, l'ANP (Agence nationale des ports) étant en mode vigilance. Le Royaume s'est parfaitement préparé car les chargeurs ont bien travaillé leur agenda : ils ont su tirer avantage de la fenêtre août-octobre pour évacuer les stocks export et renouveler les stocks import. Ainsi, d'après mes calculs, les entrées/sorties de marchandises (hors transbordement) sur cette période ont augmenté en valeur de 20%. Abdellah Benahmed / Les Inspirations ECO