Un surplus dans la production de pétrole devrait entraîner une chute du prix des matières premières à un niveau inédit depuis cinq ans, a affirmé mardi la Banque mondiale. «L'an prochain, l'offre mondiale de pétrole devrait surpasser la demande d'environ 1,2 million de barils par jour en moyenne», écrit l'organisation dans son dernier rapport sur les marchés mondiaux des matières premières, ajoutant qu'un tel surplus n'avait été observé qu'à deux reprises auparavant, en 1998 et en 2020. La surabondance attendue de pétrole «est tellement importante qu'elle devrait limiter les effets sur les prix d'un conflit encore plus étendu au Moyen-Orient», ajoute la Banque mondiale. Selon le rapport, l'une des raisons principales derrière ce surplus se trouve derrière «un changement majeur» en cours en Chine, où la demande de pétrole a stagné dans le sillage de l'augmentation des ventes de véhicules électriques, d'une hausse de la demande en camions roulant au gaz naturel liquéfié (LNG), et d'un ralentissement de la production industrielle. La Banque mondiale affirme en outre s'attendre à ce que plusieurs pays non-membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole «intensifie (leur) production de pétrole», alimentant le surplus et contribuant à la baisse des prix des matières premières de près de 10% d'ici la fin 2026. Mais malgré cette baisse importante, les prix des matières premières resteront en général près de 30% au-dessus de leur niveau dans les cinq années précédant la pandémie de Covid-19. «Une chute des prix des matières premières et de meilleures conditions d'approvisionnement peuvent servir de tampon contre les chocs géopolitiques», a déclaré dans un communiqué l'économiste en chef de la Banque mondiale, Indermit Gill. Mais ces deux facteurs n'aideront que trop peu «à soulager la douleur que représentent les prix alimentaires élevés dans les pays en développement, où l'inflation alimentaire est le double de la norme dans les économies avancées», a-t-il ajouté. La Banque mondiale s'attend à une chute de 9% des prix des denrées alimentaires cette année, et de 4% supplémentaires en 2025, soit quelque 25% au-dessus des niveaux observés entre 2015 et 2019.. Dans le même temps, les prix de l'énergie devraient chuter de 6% l'année prochaine et de 2% supplémentaires en 2026, selon l'organisation basée à Washington.