Le Global Carrier CMA-CGM traverse une zone de turbulences. Comanav, filiale de l'armateur français, entonne un autre son de cloche. De source interne, le leader du transport maritime de marchandises et des opérations portuaires au Maroc est relativement épargné. Interrogé par « Les Echos » sur le sort qui attend les 1.700 salariés, Comanav assure qu'aucun plan social n'est à l'ordre du jour pour 2010. Cependant, une réduction des coûts, notamment sur le poste combustibles, a été opérée suivant la stratégie de la maison-mère. « Le maillage des services de Comanav et ses volumes de/et vers le Maroc n'ont connu aucune baisse », nous assure une source informée. Et d'ajouter qu'«hormis les activités du groupe à Tanger qui tournent actuellement au ralenti, les ports de Casablanca et d'Agadir ainsi que Somaport tirent parfaitement leur épingle du jeu». Toujours est-il que CMA-CGM n'a pas encore réglé tous ses problèmes. Elle est en train de négocier avec ses créanciers la restructuration de sa dette. Le groupe a pu débloquer une ligne de crédit de 500 millions de dollars, payable courant janvier 2010. Les créanciers ont, cependant, assorti cette perche tendue à une évolution du mode d'organisation et au renforcement de la gouvernance de l'armateur tricolore. Aussi, et pour traiter le casse-tête des Loan to Value, un problème qui reste finalement virtuel, Jacques Saadé, président fondateur, devra passer les commandes du groupe à Philippe Soulié, nouveau patron de CMA-CGM. Ce dernier passe surtout pour être l'homme qui a le soutien des banques. Une entrée éventuelle d'investisseurs au capital Aujourd'hui, CMA-CGM, ce sont 361 navires dont 91 en propriété et 17.000 employés dans le monde. La maison mère est touchée par la crise à l'instar de ses concurrents et a clôturé l'année dans le rouge, notamment au niveau de la liaison Asie - Europe du Nord. Les recettes générées par ses liaisons ont été divisées par quatre courant 2009, mais les prix repartent à la hausse. Estimant que le gros de la tempête est désormais passé, le groupe espère limiter à seulement 8% la baisse des volumes transportés entre 2008 et 2009 et mise sur un retour des bénéfices en 2010. «Nous explorons, avec toutes les parties en présence, les différentes voies possibles qui permettraient de parachever la restructuration, et notamment une éventuelle entrée au capital de certains investisseurs», confie Rodolphe Saadé, directeur général de CMA-CGM. Cette piste, annoncée pour le 2e trimestre 2010, risque de reconfigurer les ramifications du CMA-CGM. Rodolphe Saadé n'écarte pas l'éventualité de céder des participations dans certains terminaux portuaires. Espérons que Comanav sera épargnée.