Plus de cinq ans après le lancement de la TNT, le marché de l'audiovisuel en Europe est totalement bouleversé. Chaînes publiques, télévisions historiques privées ou nouveaux entrants, le modèle économique du marché ne répond plus à la même équation: audience importante, donc parts de marchés publicitaires significatives. En effet, face à la multiplication de l'offre télévisuelle, les chaînes tentent encore de trouver le moyen de s'adapter aux nouvelles contraintes d'un marché devenu plus concurrentiel. Une situation qui encourage les rapprochements et les fusions des groupes audiovisuels. Ainsi, l'Espagne autorise les rapprochements des chaînes de télévision. En Italie la Telecinco lorgne la Cuatro détenue par Prisa. En Grande-Bretagne, l'idée d'un rapprochement entre le groupe ITV, la chaîne publique Channel 4 et la chaîne privée Five est à l'étude depuis début 2009. Et en France, c'est TF1 qui marquera le plus gros mouvement de rapprochement avec le rachat des deux chaînes de la TNT, TMC et NT1.Au Maroc, la télévision numérique terrestre a été lancée en 2007 et compte aujourd'hui sept chaînes nationales : Al Aoula, 2M, Arryadia, Arrabiâ, Assadissa, Aflam TV et Al Amazighia. Sachant qu'elles sont toutes, mis à part 2M, régies par la SNRT, quel modèle économique pourrait-on adopter pour le marché marocain? Quel impact l'introduction de la TNT aura-telle sur le marché publicitaire national? Les professionnels marocains auront, semble-t-il, le temps de se pencher sur ces questions, le tout numérique étant prévu à l'horizon 2015. Un échéancier probablement ambitieux, sachant que la généralisation de la TNT prévue en 2012 en Europe a commencé en 1998 en Grande- Bretagne sous le nom de «On Digital», et qu'elle est d'actualité depuis 2000 en Espagne et en 2002 en Allemagne, largement en avance sur d'autres pays. D'autant plus que trois ans après le lancement et après trois campagnes d'information et de communication, les responsables de la SNRT n'ont toujours aucune visibilité sur le taux de pénétration de la TNT dans les foyers. Avec sept chaînes sur huit, Médi1Sat étant absente de la liste du bouquet numérique, la chaîne nationale diffusée jusqu'à présent par satellite, vient tout juste de se voir accorder le statut de chaîne publique. Un statut qui lui permet de diffuser en mode terrestre. Mais, entre une diffusion via le réseau hertzien, plus coûteux, ou l'intégration de la TNT, qui implique, elle, un passage obligé par la SNRT, Medi1Sat n'a pas annoncé son choix.