Les craintes de nouvelles répliques sont vives parmi les populations dans les zones durement impactées par le terrible tremblement de terre qui a fait des milliers de morts. Une peur qui ne se justifierait pas, selon de nombreux spécialistes. La prudence est de mise toutefois du côté des autorités. Autrefois haut lieu de la culture et symbole international de Marrakech, la place Jemaa El Fna est devenue un refuge pour une partie des habitants de la ville ocre, lesquels redoutent encore des répliques suite au terrible tremblement de terre qui a frappé le Maroc vendredi. Au moment où nous mettons sous presse, l'endroit est couvert de tentes de fortunes. C'est symptomatique d'une peur bleue qui s'est propagée parmi les populations de cette partie du pays et dans d'autres régions du Royaume. Une peur qui n'a pas pourtant de raison d'être, selon de nombreux experts pour qui rien ne justifie cette anxiété entretenue par les fake news à travers, notamment, les réseaux sociaux. De fausses informations qui sèment malheureusement la panique parmi la population. En réalité, les répliques sont tout à faire normales après un séisme, et comme l'ont déjà souligné de nombreux spécialistes, après la catastrophe de vendredi dernier, il y a eu de nouvelles secousses, mais de moindre intensité. C'est ce qu'a confirmé samedi Jérôme Van Der Woerd de l'Institut thèse et environnement du CNRS de Strasbourg. «Il y a déjà eu une réplique 20 minutes après le choc principal. À l'heure actuelle, il y a des répliques de faible magnitude, entre 2 et 3. Elles causent moins de dégâts et de secousses». Une nuance importante que de nombreux internautes qui véhiculent des intox sur la toile feignent d'oublier, alimentant ainsi l'anxiété de la population. Néanmoins, poursuit le spécialiste, «Des répliques plus importantes sont encore envisageables dans les jours et les semaines à venir (…). S'inscrivant dans cette logique de prudence, les autorités ont pris les devants en annonçant, dimanche, la suspension de la scolarité dans les communes rurales et les douars les plus touchés par le séisme d'Al Haouz, à compter du lundi 11 septembre, et son maintien dans les autres régions. Prudence de mise Dans le détail, le ministère de l'Education nationale, du préscolaire et des sports a décidé de suspendre la scolarité dans les communes rurales et les douars les plus touchées relevant des provinces d'Al Haouz, de Chichaoua, de Taroudant (totalisant 42 communes, selon le dernier recensement à ce jour) à compter du lundi, tout en œuvrant à la mise en place, au cours des prochains jours, de modes d'enseignement et logistiques locaux adéquats afin de garantir la continuité pédagogique pour les élèves. Les détails en seront annoncés ultérieurement par les académies et directions provinciales ainsi que les établissements d'enseignement concernés. Le ministère dit par ailleurs maintenir la coordination avec les autorités locales ainsi qu'une communication permanente tant avec les parents et tuteurs qu'avec les autres intervenants. En ce qui concerne les établissement scolaires impactés dans les autres zones et ne pouvant pas accueillir les élèves, en raison des dégâts enregistrés, des formules pédagogiques adaptées seront employées. Le but étant de garantir la continuité pédagogique des élèves, y compris le recours à des établissements scolaires à proximité, tout en garantissant une communication permanente avec l'ensemble des intervenants. La commission interministérielle déjà à l'œuvre La scolarité se poursuivra de manière régulière dans le reste des établissements scolaires du pays avec la récitation, lundi, de la Fatiha pour le repos de l'âme des victimes du tremblement de terre qui a secoué la région d'Al Haouz, juste après le salut au drapeau national et l'exécution de l'hymne du Royaume. Les cellules de crise créés aux niveaux central et régional (académies des régions de Marrakech-Safi et du Souss-Massa) et provincial (directions régionales), œuvrent à dénombrer les décès et les blessés survenus au sein de la famille de l'éducation et de la formation. Il s'agit également d'évaluer les dégâts matériels subis par les établissements scolaires, et de trouver les moyens adéquats pour assurer la continuité pédagogique. Lundi, Aziz Akhannouch, Chef du gouvernement, a présidé les travaux de la commission interministérielle chargée du déploiement du programme d'urgence d'aide aux zones sinistrées. Il y a été question, notamment, d'organiser les interventions qui portent essentiellement sur le lancement d'un programme d'urgence de réhabilitation et d'aide à la reconstruction des logements détruits dans les zones sinistrées. Khadim Mbaye / Les Inspirations ECO