Après l'important séisme de lundi, la terre a continué de trembler mardi et mercredi dans tout le Nord de l'Afghanistan, alors que la communauté internationale se mobilise pour secourir les milliers de sinistrés de la région. Mercredi, des secousses étaient encore constatées dans la région déjà dévastée de Nahrin où le chef du gouvernement intérimaire afghan est arrivé dans la matinée. « Nous envoyons de la nourriture, des couvertures et des médicaments. J'appelle la communauté internationale à envoyer davantage d'aide dans cette région et dans les autres villages détruits », a alors déclaré Hamid Karzaï, ajoutant que le nombre de sans-abri était estimé à 20.000 personnes. Le chef de l'exécutif, accompagné des ministres de l'Intérieur, Yunus Qanooni, et de la Santé, Suhaila Siddiq, s'est rendu au poste de contrôle des secours, établi dans le centre de la ville, avant d'inspecter les dégâts et de discuter du déroulement des opérations d'aide avec des responsables locaux, des représentants de l'ONU, des organisations humanitaires étrangères et la force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF). Depuis le terrible séisme de lundi, l'assistance internationale afflue dans cette province de Baghlan, malgré sa situation enclavée et les routes bloquées par les éboulements. Une aide d'urgence mêlant des convois de médicaments, d'eau, de matelas et de couvertures, a déjà été acheminée par les Nations-Unies. L'Union européenne a aussi distribué, via l'Agence pour la coopération technique et le développement (ACTED), qui dispose d'un bureau dans la région, un demi-millier de tentes et un millier de couvertures. Parmi l'aide des gouvernements étrangers, la Russie a proposé de faire parvenir à bord d'un Antonov des vivres vers l'aéroport de Kunduz, proche du sinistre. Le Programme alimentaire mondial a pour sa part fourni trois hélicoptères pour acheminer, dès mercredi, du personnel médical et du matériel d'urgence Si Nahrin, petite ville agricole de 20.000 habitants, a été complètement rasée par la secousse de lundi, les autorités afghanes estiment qu'une trentaine de villages proches du massif de l'Hindu Kush, à environ 200 km au Nord de Kaboul, ont aussi souffert du séisme et de ses fortes répliques. Des évaluations qui restent encore à l'heure actuelle incertaines étant donné les difficultés d'accès de la plupart de ces communes implantées dans une région montagneuse. Sans compter les nombreuses mines enfouies dans le sol qu'une équipe norvégienne de l'ISAF est chargée de débusquer. Le doute subsiste également concernant le nombre des victimes que le dernier bilan donné par le gouvernement afghan établit à près de 3.000 morts, 4.000 blessés et 20.000 sans-abri. Le premier séisme, de magnitude 6 sur l'échelle de Richter, lundi en fin de journée, a été suivi de plusieurs violentes répliques mardi et mercredi, certaines ayant atteint une magnitude de 4 à 5,2. La plupart des habitants de cette région - qui en compte environ 80.000 - se sont depuis réfugiés dans les collines.