L'organisation internationale de défense des droits de l'homme Human Rigth Watch (HRW) vient de publier un rapport sur le Maroc en «Une» de son site Internet. En collaboration avec l'ONG marocaine Adala, HRW revient sur «des manquements dans l'affaire Belliraj». Pour Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour la zone MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), le Roi Mohammed VI a fait un discours très important le 20 août 2009 en faveur d'une réforme de la justice, appelant à «consolider les garanties d'une justice indépendante. Pour nous, le procès de Belliraj sera un test pour voir si les tribunaux ont saisi ou non le message». S'appuyant sur le plaidoyer des avocats de la défense, le rapport de 8 pages détaille les vices de forme et de procédures depuis l'arrestation des accusés à leur détention jusqu'au procès en première instance. Des irrégularités inquiétantes Parmi les irrégularités du procès, relevées par l'ONG internationale, se trouvent entre autres le fait que les aveux des accusés auraient été falsifiés ou obtenus sous la torture et autres violations de leur droit à un procès équitable, que le juge n'a pas le droit de refuser, sans raison, un examen médical (réclamé par les accusés pour prouver la torture). Mais aussi, que 3 des accusés ne sont pas arabophones, mais auraient tout de même signé des aveux en arabe. Le rapport ajoute que «c'est durant une période de détention illégale que les aveux sous la torture auraient été obtenus». Puis, il revient sur les 6 accusés «politiques», les désignant comme indignés par un complot contre leurs partis politiques. Les accusés avaient été reconnus coupables le 28 juillet 2009. Le tribunal avait statué que les 35 personnes jugées étaient, entre autres, coupables d'atteinte à la sûreté de l'Etat, de former un groupe criminel pour perpétrer des attentats terroristes, et d'actes de possession d'armes illégales et d'explosifs. Les sentences allaient de la prison avec sursis à la prison à perpétuité.