Le Programme de développement régional du Souss-Massa reposera sur 7 piliers stratégiques. Le troisième pilier, lié à l'équité territoriale et environnementale, demeure la composante la plus conséquente puisqu'elle captera 42% du budget fixé à quelque 37,7 milliards de dirhams. Sur un portefeuille de 65 projets prioritaires, 18 projets revêtent un caractère structurant. Détails. Attribuée à hauteur de 5,9 MDH, l'étude relative à l'élaboration et la mise en œuvre du futur Programme de développement régional (PDR) de Souss-Massa sera validée dans le cadre de la prochaine session ordinaire du Conseil régional en juillet 2023. Cette feuille de route fixant les actions de développement pour les six années à venir (2022-2027) a été étudiée par les sept commissions permanentes du Conseil. Les 65 projets identifiés comme prioritaires dans ce plan stratégique sont répartis sur 23 dossiers de travail en attendant sa validation officielle. Parmi eux, 18 projets structurants et 38 programmes, en plus de 9 mécanismes sous forme d'outils de travail qui permettront la mise en œuvre de cette feuille de route. L'un des objectifs stratégiques du PDR est de doubler le PIB de la région à l'horizon 2035. Il affiche aussi l'ambition de générer 200.000 emplois directs, dont au moins 40% dédiés aux femmes, tout en plaçant la région en tant que premier pôle national pour les industries agroalimentaires et l'économie durable et circulaire. Il est aussi question de positionner le territoire en tant que premier pôle de tourisme balnéaire et de l'économie sociale et solidaire (ESS). Les piliers stratégiques par degré d'importance Ce PDR repose sur 7 piliers stratégiques. Le premier est lié aux infrastructures à vocation économique. Le deuxième concerne le tissu économique et l'encouragement de l'employabilité via l'appui aux entreprises. Il a capté près de 34% du budget de cette feuille de route. Toutefois, c'est le troisième pilier, relatif à l'équité territoriale et environnementale, qui se taille la part du lion. En effet, il accapare 42% du budget du PDR alors que les piliers relatifs au modèle social constituent 8% de cette feuille de route régionale. Notons que le volet lié aux infrastructures à vocation économique englobe la sécurisation des ressources hydriques à travers la réalisation, entre autres, de la station de dessalement de Tiznit et l'autoroute de l'eau, en plus de la poursuite de l'installation des barrages de petite taille et collinaires. S'agissant du développement des zones d'activité économique, il est question d'en créer de nouvelles, et de développer celles existantes, notamment à Chtouka-Aït Baha, Tiznit et Taroudant. Il est aussi prévu d'inclure la zone logistique au sud d'Aït Melloul. Le PDR prévoit également le maintien des incitations financières dans le cadre du Plan d'accélération industrielle et la réalisation des zones d'activité artisanales dans les différentes provinces de la région. À cela s'ajoute la réalisation de la plateforme de commercialisation des produits agroalimentaires qui devrait être située à proximité de la zone logistique dans la commune de Lqliâa dans le cadre de la structuration et l'organisation du commerce. Pour rappel, l'Agence régionale d'exécution des projets (AREP) vient de lancer l'étude d'impact social et environnemental du projet de cette plateforme de commercialisation des fruits et légumes. Connectivité et transport : sept projets phares Pour ce qui est de la connectivité et du volet transport, sept projets phares sont programmés dans le cadre de ce dossier, notamment l'extension de l'aéroport Agadir Al Massira déjà activée, en plus de la mise à niveau du port d'Agadir et sa réorganisation ainsi que la réalisation du port sec en partenariat avec Tanger Med et l'aménagement de la voie de contournement reliant Anza à Aghroud et celle reliant le sud d'Agadir à Tiznit via la voie express menant vers les provinces du Sud. S'agissant du renforcement de l'offre touristique, il est prévu d'activer le fonds de reprise et de transmission dédié à l'investissement hôtelier, et de consolider l'offre du tourisme rural. Les autres projets phares concernent l'aménagement des zones et stations touristiques et la poursuite du développement de l'économie bleue. Pour ce qui est du tissu économique et de l'employabilité, le PDR vise le développement des écosystèmes de l'arganier, ainsi que des filières agricoles biologiques et le tissu coopératif. Dans le cadre du développement de l'économie sociale et solidaire, le PDR prévoit, entre autres, le lancement d'un fonds d'appui à ce secteur ainsi que la mise en place de programmes pour la promotion touristique, l'enseignement supérieur et la formation professionnelle. En matière de désenclavement, il est question de poursuivre la politique des routes rurales, le lancement du programme de réhabilitation des routes non classées, la réalisation de la station et de la tour de l'aéroport de Tata, l'extension des lignes de bus à haut niveau de service (BHNS), ainsi que la modernisation de la gare routière d'Agadir qui est actuellement en situation de délabrement. Les autres dossiers portent sur l'environnement et la lutte contre les catastrophes naturelles, notamment la réalisation de la plateforme de valorisation des déchets agricoles et le développement des énergies renouvelables, en plus du programme de l'assainissement en faveur des communes de la région et le lancement du fonds régional d'approvisionnement en eau potable. Niveau gouvernance, le suivi et l'évaluation du PDR seront assurés au niveau du comité stratégique dédié à l'exécution des projets qui se réunira chaque trimestre. Il statuera sur les orientations et les choix stratégiques et sera constitué du président et du wali de la région, du directeur des affaires générales, du CRI et de l'AREP ainsi que du secrétariat général des affaires régionales. Il sera épaulé par un comité de suivi englobant les représentants du Conseil régional, du gouvernement, les élus, les porteurs de projets, ainsi que la cellule de suivi et de supervision relevant de l'AREP. Yassine Saber / Les Inspirations ECO