Articulé autour de trois grands piliers, le futur programme de développement régional (PDR) de Guelmim-Oued Noun pour la période 2022-2027 nécessitera l'équivalent de 11,7 MMDH. Le portefeuille de cette feuille de route porte sur 24 chantiers qui sont déclinés en 96 projets. Les contours du Programme de développement régional (PDR) pour la période 2022-2027 de la Région de Guelmim-Oued Noun, qui a été attribué en juin 2022, ont été présentés dans le cadre des travaux de la rencontre «Investor Day», dédiée à la promotion des investissements dans ce territoire. Il ressort de l'exposé de Mbarka Bouaida, présidente du Conseil régional, que le futur PDR, en cours de validation, s'inscrit dans la continuité de l'ancienne mouture de cette feuille de route et du contrat-programme Etat-Région, signé il y a plus de deux ans. «Dans le cadre de notre vision stratégique à l'horizon 2035, il est essentiel de passer par une phase de rattrapage des retards de la région pour atteindre nos objectifs, notamment en matière de renforcement de l'infrastructure, d'amélioration des conditions de vie de la population, mais aussi, de désenclavement et de connectivité de la région à dominance rurale», estime Mbarka Bouaida. Avant d'ajouter que «ce rattrapage permettra à la région d'opérer sa transformation en maximisant son potentiel économique tout en mettant le cap sur les secteurs de l'éducation, la santé et la protection sociale et en préparant son positionnement futur autour de l'économie durable et l'hydrogène vert», souligne-t-elle. Dans ce sens, l'un des objectifs stratégiques de cette feuille de route est de multiplier par trois le Produit intérieur brut (PIB) régional d'ici 2035 et de positionner la région en tant que pôle national des énergies renouvelables. 24 chantiers déclinés en 96 projets Au-delà des six projections plaçant la région en tant que modèle d'économie durable autour du pôle de l'hydrogène vert, suite à l'annonce de la création de «GON H2 Valley», le futur PDR mobilisera l'équivalent de 11,7 MMDH à travers 24 chantiers déclinés en 96 projets de développement territorial. Ce portefeuille est réparti sur cinq axes prioritaires dont l'épine dorsale demeure le rattrapage accéléré des retards critiques, la structuration de la région, le renforcement de l'inclusion sociale et des services sociaux sur l'ensemble du territoire ainsi que la valorisation durable de ses potentiels économiques et son positionnement en pôle de production d'énergie verte. En se référant aux trois natures d'actions qui vont structurer le développement régional dans le cadre de ce futur PDR, c'est le premier volet afférent au rattrapage accéléré qui captera la somme la plus conséquente du budget prévu dans le cadre de cette feuille de route. Il s'agit de 6,6 MMDH qui seront dédiés à la mise à niveau de la région pour un développement intégré à travers la mise en œuvre de 17 projets. Le but étant d'homogénéiser le développement des centres urbains et ruraux, de créer les conditions d'un développement régional intégré à travers la connectivité et le désenclavement et de procéder à la réhabilitation des médinas et oasis de la région. Dans le détail, trois projets phares permettront de réaliser ce rattrapage, notamment à travers la mise en œuvre des programmes d'urgence pour la mise à niveau urbaine des quatre provinces, des villes, des centres émergents et des centres ruraux, en plus du programme de construction et de modernisation du réseau routier. Développement régional : les deux autres leviers d'action S'agissant des deux autres leviers d'action, celui lié à la transformation du territoire – à travers ces deux composantes afférentes au renforcement de l'inclusion sociale et des services sociaux sur l'ensemble du territoire et à la valorisation durable des potentiels économiques de la région -,mobilisera respectivement 2,5 et 2 MMDH grâce à la déclinaison de 26 et 30 projets. Parmi ces chantiers phares pour l'inclusion sociale et le développement des services sociaux, figurent le programme de santé autour du Groupement de santé territorial (GST), la réalisation du Centre hospitalier universitaire (CHU) et du Programme d'autonomisation des femmes artisanes ainsi que l'élaboration d'une offre d'incitation pour le renforcement de soins privés. En ce qui concerne la valorisation durable des potentiels économiques de la région, il est question de développer sept zones d'activités économiques, et de créer deux zones logistiques à Guelmim et Tan-Tan ainsi qu'un pôle de compétitivité de l'Economie sociale et solidaire (ESS). Pour sa part, le dernier levier d'action – afférent à la préparation de la région à travers son positionnement en pôle de production d'énergie verte, avec un objectif d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2035 -,permettra d'atteindre ce cap via la structuration de la plateforme technologique et industrielle «GON H2 Valley». Cette dernière vise le développement de la chaîne de valeur de l'hydrogène vert et ses dérivés ainsi que la mise en place d'une société de développement régionale dédiée aux projets H2 et à la mise en œuvre d'un programme de pilotage de l'empreinte carbone de la région. Au total, ce volet mobilisera 100 MDH avec la réalisation de sept projets. Par ailleurs, la structuration de la région passera aussi par la création d'un Fonds régional multisectoriel d'appui à l'investissement privé en plus de la création de quatre Sociétés de développement régionales dédiées au tourisme, à l'aménagement et à l'économie bleue & hydrogène vert, et ce, à travers la concrétisation de 15 projets, mobilisant 500 MDH. Yassine Saber / Les Inspirations ECO