Le dirham s'apprécie par rapport au dollar, pour la cinquième semaine consécutive, ce qui devrait profiter aux importateurs. La paire USD/MAD baisse de -0,91%, passant de 10,19 à 10,10 cette semaine. Les importateurs en billet vert devraient profiter de cette tendance baissière pour se couvrir à des niveaux plus bas. Bonne nouvelle pour les importateurs, la baisse du dollar à l'international profite encore au dirham. En effet, ce dernier s'apprécie pour la 5e semaine consécutive par rapport à la monnaie américaine. Ainsi la paire USD/MAD baisse de -0,91%, passant de 10,19 à 10,10 cette semaine. «Cette évolution s'explique par un effet panier de -0,80% en lien avec l'appréciation de l'euro et un effet liquidité de -0,11%», explique Attijari Global Research (AGR) dans sa note hebdomadaire «Weekly MAD insights». Pour leur part, les spreads de liquidité du dirham se sont améliorés cette semaine de 12 points de base à 2,92%. D'après AGR, ces derniers devraient poursuivre leur tendance baissière sur le court terme, après un rééquilibrage attendu des flux import et export. Dans sa note, AGR incite les importateurs à profiter de l'affaiblissement ponctuel du dollar, en affirmant que «les Banques centrales sont en phase d'adapter leurs décisions en fonction des données macro-économiques et de l'impact de leur politique monétaire sur l'inflation. Nous recommandons aux importateurs en dollar de profiter de la tendance baissière du billet vert afin de pouvoir se couvrir à des niveaux plus bas». Les perspectives d'évolution de l'EUR/USD revues à la hausse Les prévisions de la parité EUR/USD des brokers ont été revues à la hausse cette semaine. Celle-ci évoluerait à 1,09 au deuxième trimestre contre 1,08 une semaine auparavant (prévisions de la semaine dernière d'AGR) pour atteindre 1,10 au troisième trimestre. Sur une base annuelle, la cible est de 1,11 en 2023. La parité devrait évoluer à 1,12 au premier trimestre de l'année 2024, avant d'atteindre 1,15 fin 2024 (contre 1,14 initialement). Celle-ci se stabiliserait à 1,15 en 2025 contre 1,14 la semaine précédente. À long terme, la cible ressort à 1,16 en 2026 contre 1,15 une semaine auparavant et à 1,17 en 2027 contre 1,16 précédemment. Par ailleurs, les analystes d'AGR précisent que l'inflation américaine a baissé plus vite que prévu en mars 2023 à 5%, après 6% en février. Les taux Fed Funds se situent dans la fourchette de 4,75% à 5,00%. Confortés par un rapport de l'emploi solide en mars, les marchés anticipent une nouvelle hausse des taux de 25 points de base en mai avant de procéder à une pause, ce qui indique que la Fed se rapprocherait de son taux terminal. En Zone euro, l'inflation a baissé à 6,9% en mars contre 8,5% en février, selon les chiffres préliminaires d'Eurostat. Dans ce sens, il est noté auprès d'AGR que, malgré cette baisse, ce niveau d'inflation demeure largement supérieur à la cible de 2%. Pour sa part, la BCE a décidé de porter son taux d'intérêt principal à 3,5% et poursuivrait le rattrapage de son retard en termes de resserrement monétaire. Ce scénario semble soutenir l'euro sur le court terme. L'inflation américaine à un plus bas depuis mai 2021 L'inflation américaine est ressortie à 5% en mars contre un consensus de 5,2%. Les marchés anticipent ainsi un ralentissement du resserrement monétaire de la Fed, ce qui a profité à l'euro, dépassant ainsi le seuil des 1,10. Néanmoins, les discordances subsistent au sein du Federal Open Market Committee (FOMC), alors que plusieurs de ses membres plaident pour la poursuite du durcissement monétaire face à une inflation sous-jacente toujours élevée. Ces risques ont contrebalancé les anticipations d'une pause de la Fed dans la hausse des taux et a fait subir une correction à la paire EUR/USD, qui s'est appréciée cette semaine de 0,8% passant de 1,0905 à 1,0992. Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO