L'ambition de l'efficacité énergétique, d'une part, celle de l'amélioration de la mobilité urbaine, d'autre part, et – pourquoi pas – celle de l'exploitation de nouvelles niches financières pour les caisses publiques… Ces trois objectifs conjugués sont certainement ceux qui motivent les autorités du transport à Casablanca pour envisager la mise en place de nouveaux services de mobilité. Un cran au-dessus du chantier de l'interopérabilité, ceux-ci consisteraient à déployer dans les artères de la métropole des services de covoiturage et de location (trottinettes, vélos, motos) ou encore à encourager l'autopartage. L'idée semble encore un peu floue dans l'esprit des responsables, étant donné qu'il n'a toujours pas été décidé si le déploiement se fera par le public, via la contractualisation avec le privé, ou par la mise en place d'un cadre réglementaire ou d'un environnement en faveur d'une offre de mobilité privée plus ou moins régulée. En tout cas, c'est loin d'être le seul aspect à verrouiller. Il faudra encore voir comment concevoir une offre de bonne qualité, disponible, accessible, sécurisée et connectée aux autres canaux. Au préalable, la question financière devra aussi être abordée, sans oublier les volets technologique ou encore juridique. Par ailleurs, on a vu ce que l'expérience du Vélib' a donné en France, par exemple. On sait aussi que dans plusieurs villes européennes, la trottinette est «machina» non grata… C'est là où le benchmark prend tout son sens. Car, globalement, l'idée ne peut qu'être applaudie… si elle est correctement ficelée. En revanche, les contraintes et les habitudes des Casablancais étant connues, un détail ignoré vaut un fiasco assuré. Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO