Tifnit, ce petit village de pêcheurs situé à une trentaine de kilomètres au sud d'Agadir et dernier sanctuaire de l'ibis chauve, est devenu depuis peu une destination de choix pour les troupes américaines. Alors qu'il abrite depuis 2005 le festival musical des «rythmes de la paix», le village a été au mois de mai dernier le terrain de manœuvres conjointes d'entraînement de tir réel entre les soldats marocains et les Marines américains. Ces exercices font partie des opérations de maintien de la paix pour le Lion africain 2009. Un programme de coopération militaire découlant de l'Africom. L'événement est un exercice programmé annuellement et «destiné à améliorer l'interopérabilité et la compréhension mutuelle des tactiques, des techniques et des procédures de chaque pays». C'est dans ce sens d'ailleurs, que mercredi dernier, le Général de corps d'armée et inspecteur des Forces armées royales recevait, à Rabat, une délégation du Commandement militaire des Etats-Unis pour l'Afrique (Africom), conduite par le Général William E. Ward. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la coopération militaire bilatérale, comme l'indiquait un communiqué de l'Etat-major général des FAR. Toutefois, l'Africom a des visées plus larges qu'une traditionnelle coopération bilatérale. Le 6 février 2007, le Président Bush annonçait la création du Commandement militaire des Etats-Unis d'Amérique pour l'Afrique (USAfricom). L'entité a pour objectifs de soutenir les initiatives américaines qui aident les pays africains et servir de relais entre le DoD et ces mêmes pays pour les besoins sécuritaires. Dans l'Africom, on recense aussi bien des militaires que des civils appartenant à l'USAID. Pour les responsables de l'Africom, ce dernier ne signifie pas que les forces militaires des Etats-Unis joueront un rôle principal dans les questions de sécurité. Ce serait plutôt un Etat-major majeur avec la responsabilité de coordonner les programmes permettant aux gouvernements africains, d'avoir de plus grandes capacités sécuritaires. L'Africom, en fin de compte, a hérité des centaines de projets des trois commandements régionaux qui ont précédemment coordonné les relations militaires des Etats-Unis en Afrique. Cette forme de coopération avec 53 pays reste plus militaire qu'humanitaire.