C'est une réelle prouesse qu'a réussie là le Salon international de l'agriculture du Maroc (SIAM). En huit éditions seulement, cette manifestation a signé une croissance exponentielle attirant, année sur année, les professionnels du secteur agricole de tous bords. Cela, si bien, qu'il est devenu aujourd'hui, le plus important salon du secteur en Afrique. Notons qu'après l'Allemagne en 2010, la France en 2011 et le Canada en 2012, la Belgique est le pays à l'honneur pour cette huitième édition. Un hommage qui veut pour source, un partenariat solide datant de plusieurs années entre le Maroc et la Belgique. En effet, la 1e convention entre les deux pays dans le développement des secteurs de l'agriculture et de l'eau remonte à 1965. Depuis, ce partenariat a souvent pris la forme de coopération technique et d'accompagnement de la politique de gestion intégrée des ressources en eau. D'ailleurs, il y a encore quelques jours, le Maroc et la Belgique concluaient deux conventions portant sur un don du gouvernement belge de 17,5 millions d'euros (environ 191 MDH), destiné au financement de deux projets agricole et hydraulique. Il s'agit d'un projet de développement des filières du safran et du palmier dattier dans la région Souss-Massa-Draâ et d'un appui institutionnel et opérationnel à trois agences de bassins hydrauliques dans cette région du royaume. Dans le cadre du SIAM, ce partenariat mettra l'accent notamment sur le renforcement de la coopération dans le domaine de l'élevage. Il s'agit notamment du développement de l'importation de semences bovines belges au Maroc, la Belgique étant le berceau de la race BBB (Bleu Blanc Belge). Introduite au Maroc il y a près de cinq ans, cette race se prête sans difficulté à des essais de croisement industriel, notamment dans la région de Doukkala et plus particulièrement à Sidi Bennour, Sidi Smail et Zmamra. Et il semblerait que le croisement industriel entre une vache laitière et un taureau à viande est la meilleure solution pour obtenir ce type de veaux. Les éleveurs marocains, dans le cadre de la stratégie de développement de la filière des viandes rouges, sont appelés à produire des veaux aptes à l'engraissement. Une augmentation du tonnage de viandes rouges produites est ainsi fortement attendue et devrait, en chiffres, passer de 386.000 tonnes en 2011 à 470.000 tonnes en 2014. Portée internationale Néanmoins, la Belgique n'est pas le seul cas à suivre de près pour le Maroc. D'autres pays, faisant montre d'ambitions tout aussi grandes en matière d'agriculture marocaine, misent également gros sur leur présence au SIAM. Preuve peut en être donnée par l'exemple canadien en 2012, pays dont le stand regroupait près de 16 exposants (matériel génétique animal, des modèles de conception et de construction de serres, légumes,...). Cette présence massive a d'ailleurs bien porté ses fruits puisque ce stand a réalisé des ventes estimées à environ 21 millions de dollars. La France, aussi, réitère chaque année sa confiance en l'envergure du salon et du secteur agricole national. Cette année encore, en effet, le pavillon France réunit 60 entreprises de tous les secteurs agricoles et agroalimentaires. Elles occupent près de 900 m2 sur deux pôles, le pôle International et le pôle Elevage (E1). Une journée France est, également, programmée demain jeudi 25 avril dans l'enceinte du salon.