Les événements du jeudi noir à Casablanca ne doivent pas être passés sous silence. Il y va de la stabilité et de l'image du pays. À cet égard, il faut poser les bonnes questions sans détour et pointer du doigt les responsables, sans complaisance. Comment concevoir qu'un groupe de trois mille personnes surexcitées puissent investir la métropole et traverser pas moins de quatre kilomètres, sans être inquiétées ? Pourquoi les services de police, qui savaient dix jours avant l'événement que les Ultras des FAR menaçaient de mettre Casablanca sens dessus dessous, ont laissé la gare de Casa voyageurs sans aucune protection ? Pourquoi un groupuscule de supporters des FAR est arrivé à Casablanca deux jours avant le match, à l'aube, pour sillonner plusieurs quartiers et filmer ses actes de vandalisme avant de les poster, non sans fierté, sur Youtube ? Une vidéo visionnée par des dizaines de milliers d'internautes, sauf peut être par les services du préfet de police de Casablanca. Maintenant, la métropole a été saccagée, les commerces détruits et la population terrorisée. Que font les autorités et le ministère de l'Intérieur devant ces actes de vandalisme sans précédent ? Rien de plus que diffuser un pauvre communiqué, qui nous informe de quelques arrestations, mais qui prend bien soin de taire l'ampleur des dégâts ! Non messieurs, il fallait définir les responsabilités et sanctionner les responsables qui ont failli à leur mission. Faut-il être un génie pour constater la défaillance de la police casablancaise et à sa tête de son préfet ? Va-t-on obtenir une démission pour apaiser la colère des citoyens ? Benkirane, chef de l'Exécutif, va-t-il réagir en personne pour exiger les têtes des responsables ? Ses attributions lui permettent-elles d'exercer ce pouvoir ? Les Casablancais attendent de voir, avant d'en tirer les conséquences !