Le photovoltaïque est la nouvelle voie industrielle plébiscitée par les investisseurs. Pour preuve, trois groupes mondiaux, Sharp, STMicroelectronics et Enel ont signé un accord pour investir 320 millions d'euros pour produire des panneaux photovoltaïques en Italie, dans l'usine de semi-conducteurs de STMicroelectronics de Catane. Ce consortium high-tech entend ainsi profiter de la manne financière découlant du boom de la demande en centrales solaires dans le pourtour méditerranéen. Une aubaine qui offre au secteur de la microélectronique, confronté à des crises cycliques dues à la rude concurrence des pays émergents, des opportunités de reconversion. Cet accord constitue donc une nouvelle voie pour ces trois multinationales. En vertu de cet accord, le groupe japonais Sharp, numéro 2 mondial dans la fabrication des panneaux solaires, ainsi que l'italien Enel et le franco-italien STMicroelectronics vont produire, dès 2011, des panneaux photovoltaïques d'une puissance totale de 160 MW par an. Le rythme de production ira ensuite crescendo pour atteindre 480 MW par an. D'autre part, Enel, Green Power et Sharp vont conclure une joint-venture pour la création d'une filiale dédiée à l'installation de centrales solaires sur le bassin méditerranéen. Les trois sociétés annoncent l'objectif de développer une capacité totale de plus de 500 mégawatts d'ici fin 2016. Une filière très lucrative Par ailleurs, les bâtiments de STMicroelectronics à Rousset, près d'Aix-en-Provence, abritent depuis quelques mois Nexcis, une start-up qui développe des panneaux photovoltaïques à bas coût avec des procédés de fabrication adossés à l'industrie des semi-conducteurs. Le but est de bénéficier des synergies possibles et d'accélérer les R&D. L'entreprise a finalisé une augmentation de capital de 1 million d'euros en novembre 2009. Elle table, dans un premier temps, sur une première ligne de production pilote en 2011, d'une capacité de 20 MW, avant de passer au déploiement industriel. D'autres investissements notables. Le 21 décembre dernier, l'industriel américain First Solar, annonçait l'implantation à Bordeaux de sa deuxième usine européenne de production de panneaux photovoltaïques à couche ultramince, technologie dont il est le leader mondial, moyennant un investissement de 90 millions d'euros. Avant lui, le français Solaire direct procédait à la création d'une unité de production de panneaux solaires au sud de la France, afin de produire 35 à 60 MW. Désormais, dans le pourtour méditerranéen, cette filière lucrative attire de nouveaux investissements lourds qui anticipent ainsi sur l'intérêt grandissant à l'échelle planétaire pour les énergies renouvelables en général et le photovoltaïque en particulier.