«L'année 2012 a été marquée par le démarrage de la production d'or à Bakoudo au Gabon. C'est un projet qui a nécessité un investissement global de 50 millions de dollars engagés ces 2 dernières années pour une production de 650 kg d'or», déclare d'emblée Abdellaziz Abarro, président directeur général de Managem. La minière a par ailleurs réalisé une plus-value de 67 millions de DH sur la cession des 25% des parts de son capital à l'Etat gabonais. L'exploitation minière de Managem en 2012 a été en revanche perturbée par les contestations sociales qui ont surtout eu un impact sur la mine d'Imiter et Bouazzer avec l'arrêt illégal de l'alimentation en eau. Résultat: un effet négatif sur la production d'argent à SMI de l'ordre de -9% par rapport à la moyenne de 2011. «Suite aux actions entreprises par le management, la cadence de traitement a été améliorée, de 64% au 4e trimestre 2011 à 82% en 2012, dégageant un manque à gagner de près de 20%», note le PDG avant d'ajouter que «nous avons enregistré une excellente performance du cuivre, notamment celui produit par la mine de Guemassa qui atteint une production globale de 42.000 tonnes de concentré, en hausse de 22%». «Nous avons finalisé les travaux de construction des projets de cuivre à Jbal Laassal dans la mine de Bleida», ajoute-il. Managem a également démarré la construction de projet de d'acide sulfurique à Guemassa dont la production a démarré au mois de janvier 2013. Parallèlement, la société a entamé le lancement des commandes stratégiques du projet cuprifère à Oumjrane moyennant un investissement global de 500 MDH. Globalement, Managem a évolué l'année dernière dans un environnement économique instable à l'échelle mondiale. Une situation qui s'est reflétée dans l'évolution des cours de matières premières et des taux de change. En ce qui concerne le cours des matières premières en 2012, seul l'or a enregistré une hausse de près de 6% à 1669 $/oz. Les autres métaux ont accusé le coup et la baisse la plus importante est celle du Cobalt (-18%) due notamment à l'augmentation du surplus de la production mondiale ainsi qu'au ralentissement de la croissance chinoise. L'argent et le zinc ont perdu12% tandis que le cuivre et le plomb se sont contractés de 10 et 14% respectivement, sous l'effet du ralentissement de la croissance chinoise. L'argent, 29% des revenus In fine, le chiffre d'affaires consolidé est ressorti à 3.521,6 MDH en 2012, soit une nette progression de 15% par rapport à 2011. L'argent représente 29% des parts dans les revenus de Managem. Le cuivre et le zinc viennent en 2e et 3e position avec 17 et 12% des parts. L'or représente pour sa part 10% des revenus de la société. De son côté, le résultat financier est ressorti à -93,3 MDH, en retrait de -79,4 MDH. Cette situation s'explique notamment par la non-récurrence en 2012 du gain réalisé sur les couvertures de change dollar/dirham durant 2011. Le recul du résultat financier a impacté de facto le RNPG. Il s'est établi à 270,9 MDH, en repli de 132,9 MDH par rapport à 2011. Des éléments non courants ont également affecté le résultat net part du groupe (-82 MDH). Il s'agit essentiellement des opérations de couvertures et de la hausse des impôts relatifs à SMI et Samine. En revanche, les capitaux propres de la société ont augmenté de 728 MDH en 2012 à 3,5MMDH. En 2012, Managem a engagé une enveloppe d'investissement de 1,5MMDH dont 767,4 MDH alloués au développement des nouveaux projets. Il s'agit notamment du traitement des haldes de Guemassa, de l'extension de SMI, ainsi que des projets menés au Maroc dans les régions de Bouskour, Oumjrane (500 MDH de financement) et Jbel Laassal (170 MDH d'investissement) pour le Cuivre. Les investissements à l'international concernent le Gabon et la République Démocratique du Congo. L'effort d'investissement de Managem dope, de facto, le niveau d'endettement qui a augmenté de 889 MDH à 1.958 MDH. Des réserves minières en hausse «Les découvertes de réserves minières en 2012 aussi bien au Maroc qu'à l'international ont permis de rallonger significativement la durée de vie de nos exploitations», révèle Abarro. En ce qui concerne le cobalt, le niveau des réserves s'élève aujourd'hui à 18.000 T métal, ce qui représente entre 10 et 12 ans d'exploitation. «Pour la région de Guemassa , nous sommes atteint un niveau de réserves de 9.136.000 T de polymétallique grâce notamment à nos découvertes de l'année dernière, c'est l'équivalent d'une dizaine d'année d'exploitation», ajoute-t-il. Pour la mine de Bakoudou au Gabon, Managem a atteint un niveau de réserves de 5.500 T d'or d'une teneur supérieur à 2 grammes. En ce qui concerne l'argent d'Imiter, «nous disposons aujourd'hui d'un niveau très confortable de l'ordre de 3 400 T métal, ce qui représente entre 10 à 15 ans d'exploitation», relève le PDG du groupe. «Grâce aux actions engagées au cours de l'année dernière, nous avons fait en 2012 des découvertes extrêmement importantes pour le cuivre. Nous arrivons à un niveau de réserves de 13 350 000 T, ce qui représente une durée de vie de l'ordre de 15 ans. Pour la fluorine, nous disposons de réserves de 1 650 000 tonnes, soit une durée de vie de 7 à 10 ans», fait-il savoir. Abdelaziz Abarro, Président directeur général de Managem Les ECO: Dans quel sens la cession des 25% du capital de Managem à l'Etat gabonais influerait-elle la gestion minière à Bakoudou ? Abdelaziz Abarro : L'Etat gabonais siège dorénavant avec nous dans le conseil d'administration. Les équipes de Managem se chargeront toujours de l'exploitation de la mine de Bakoudou. L'Etat gabonais n'interviendra pas donc dans la gestion opérationnelle. Bien sûr, comme dans n'importe quel conseil, les administrateurs qui représentent Managem et L'Etat gabonais se partageront la prise de décision, dans la mesure où la participation de ces administrateurs reflétera celle relative aux parts des 2 côtés dans le capital. Le ralentissement de la croissance mondiale aura-t-il un impact sur la consommation de matières premières en 2013 ? Sur le court terme, il y a toujours une instabilité économique en Europe. Nous assistons par ailleurs à une légère reprise de la croissance aux USA. La Chine reste en revanche une inconnue, dans la mesure où nous n'avons pas encore de vision claire de l'évolution de la croissance au cours des prochains mois. Globalement, nous assistons à une décélération de la croissance par rapport à ce qu'on a connu l'année dernière. Nous espérons qu'avec les nouvelles mesures qui seront entreprises par le nouveau gouvernement chinois, la croissance interne repartira à la hausse. Cela permettrait de maintenir la croissance à des niveaux relativement intéressants, mais ce ne sont que des prévisions. Sur le long terme, les perspectives sont plutôt optimistes. Dès que la croissance affichera des signes de reprise, la demande de matières premières sera de plus en plus forte.Qui dit forte demande dit hausse des matières premières. Nous sommes très optimistes quant à l'évolution à la hausse des cours des matières premières sur le long terme. Comment les cours des matières première se sont-ils comportés au cours des 3 premiers mois de l'année 2013 ? En 2013, les cours sont globalement en léger retrait par rapport à la fin de l'année 2012. Le cours de l'or vacille entre stabilisation et léger retrait. Pour les autres substances, les cours affichent un net repli, mais il faut lier ça à l'amélioration du taux de change du dollar.