Une première du genre. La visite du roi en Côte d'Ivoire constitue une étape principale dans sa tournée dans la région. Cette visite «revêt un caractère particulier et privilégié». Elle vise à donner un nouvel élan, sur des nouvelles bases, à la coopération sur le plan économique, politique et diplomatique entres les deux pays, au lendemain de la crise qui a bouleversé le pays. Lors du dîner officiel en l'honneur du Souverain, le président de la République de Côte d'Ivoire a réitéré la volonté des deux pays d'ériger «un modèle fécond et prospère, symbole d'une coopération Sud-Sud en Afrique». «Il est temps de préciser que les relations amicales entre pays sont enracinées dans l'histoire. Elles se sont matérialisés par de nombreux accords sectoriels et un traité d'amitié signé le 22 septembre 1973. En quatre décennies, ces accords ont permis d'enrichir la coopération multiforme entre les deux pays avec la création d'une grande commission mixte de coopération», souligne le président ivorien Alassane Ouattara. Cela étant, il faut rappeler que le Maroc a fait le choix de l'Afrique, en prenant en considération le fait que le prolongement de la croissance marocaine se trouve en Afrique. Selon des experts, l'ambition régionale est justifiée et le Maroc a des atouts pour jouer pleinement le rôle d'un acteur régional important. Le pays a les acteurs qu'il faut pour cela. Ils sont en train de le démontrer à travers leurs investissements, la valeur ajoutée qu'ils peuvent apporter aux pays africains. Dans ce contexte, le roi a qualifié l'implication de la communauté d'affaires de «levier déterminant pour la croissance et l'emploi, ainsi qu'un facteur de renforcement du partenariat», relevant avec satisfaction que depuis 2011, des institutions et groupes marocains s'installent et investissent en Côte d'Ivoire, qui retrouve les chemins d'une croissance soutenue. Signature de six accords La visite royale en Côte d'Ivoire a donc été marquée par la signature de six accords de coopération dans différents domaines. Ces accords viennent insuffler une nouvelle dynamique dans les relations entre les deux pays et affirment la volonté des deux chefs d'Etat de relancer la coopération. Le premier accord concerne le mémorandum d'entente sur la coopération, le deuxième l'engagement des deux parties à encourager et à protéger d'une manière réciproque des investissements. Pour ce qui est du troisième accord, il porte sur la coopération bilatérale en matière de pêche et d'aquaculture. Le quatrième touche les services aériens entre les deux pays. Les deux derniers accords concernent respectivement la formation professionnelle dans le domaine du tourisme et la protection civile. Pour rappel, la Côte d'Ivoire est le 3e client du Maroc en Afrique subsaharienne, après le Nigéria et le Gabon. Côté importation, environ 4,6% du total des importations marocaines sont en provenance de Côte d'Ivoire. Malgré cela, les échanges entres les deux pays demeurent en dessous de leur potentiel. Les échanges globaux entre la Côte d'Ivoire et le Maroc de 2006 à 2010 sont passés de 20 milliards de francs CFA à 39 milliards, avec un déficit au détriment de la Côte d'Ivoire qui varie entre 15 et 32 milliards, d'après les responsables de Côte d'Ivoire.