Le PP critique le transfert de la gestion de l'espace aérien du Sahara au Maroc : un danger pour la souveraineté espagnole ?"    Revue de presse de ce samedi 5 avril 2025    Foot féminin U17: Le Maroc accrochée par le Kenya    Projet d'aménagement stratégique à Dakhla : l'Etat acquiert un terrain de près de 7 000 m2 à Imlili    Présentation à Paris du climat des affaires et des perspectives d'investissement au Maroc    L'Etat décrète l'expropriation d'un terrain dans le Sud pour l'édification d'une installation permanente des Forces armées royales    Maroc : l'Etat procède à l'expropriation de plus de 400 parcelles pour des projets d'envergure nationale    Casablanca : Les «églises informelles» dans le viseur du PJD    Le Maroc, un partenaire clé de l'OTAN dans le voisinage sud    Guerre tarifaire: Trump fustige les représailles de la Chine, insiste que sa politique sera maintenue    Sahara : le chef de la diplomatie espagnole dénonce «l'irresponsabilité» de ceux qui s'agrippent à des principes supposés de l'autodétermination pour figer le conflit    Olympiades EHTP : un événement grandiose célébrant le sport, l'art et la culture à l'école Hassania des travaux publics    Amical : les lionnes de l'Atlas battent la Tunisie 3-1    Casablanca accueille la réunion annuelle du conseil international de la volaille    Sobrevivir y reinventarse: Cuando los marroquíes cocinaban langostas en tiempos de crisis    Después de los reveses sufridos, el Polisario cambia a su jefe de diplomacia    Affaire Bennis-Alj-Slaoui : Libération provisoire des mis en cause    «Ecoles pionnières»: Le ministère s'allie à l'ONDH pour le processus de labellisation    Marrakech : un nouveau visage pour la Place Jamaâ El Fna    Science : le Cercle psychanalytique décrypte "Les structures psychiques" de Vannier (VIDEO)    Musique : Sean Paul et Craig David au Timeless Festival de Casablanca    Football pour amputés : Des responsables marocains nommés au sein de la Fédération Internationale de Football de la discipline    CAN U17: La Tunisie et le Sénégal se neutralisent    Trafic d'un bébé marocain en Italie : les suspects poursuivis en détention    Casablanca : Un vaste réseau de narcotrafiquants hors d'état de nuire    Rassemblement islamiste contenu à Alger : la solidarité avec Gaza confrontée à l'interdiction du régime des manifestations    Espagne: Trois morts dans l'effondrement d'un hangar agricole provoqué par la tempête    CAF U17: La Gambie se relance, la Somalie s'enfonce !    L'Humeur : Val Kilmer dans les bras de Jim Morrison    El Jadida : Ces agrès, qui subliment désormais le cadre du front de mer !    Amine Radi ou « Le caméléon de l'humour »    Classement futsal : 6e chez les hommes, le Maroc progresse de 18 places chez les femmes    PSG : Achraf Hakimi explique comment Luis Enrique l'a fait progresser    Royal Air Maroc et Mauritania Airlines scellent un partenariat stratégique    Morocco's GITEX Africa : Catalyzing innovation and digital growth in Africa    Sahara : Avant de se rendre chez le Polisario, De Mistura était à Laayoune    Le 30e SIEL rend un hommage posthume à l'écrivain Driss Chraïbi    Coup d'envoi à Rabat du 20ème Rallye national du corps diplomatique    La visite du président du Sénat chilien à Laâyoune incarne un soutien parlementaire renouvelé à l'intégrité territoriale du Maroc    Le Maroc mise sur la CAN 2025 pour dynamiser son tourisme !    Marche massive attendue à Paris en soutien à l'indépendance de la République kabyle    Mohamed Essaadi: "La taxation américaine, un véritable tsunami économique"    Guerre commerciale Chine-USA: Beijing impose des taxes supplémentaires de 34% sur les produits américains    L'avenir du commerce international en lien avec l'emploi au menu d'un entretien de Younes Sekkouri avec la DG de l'OMC    Leila Benali s'entretient avec une délégation française de haut niveau de la région de Normandie    Un petit bout du Maroc à Paris : le soleil s'invite place Saint-Michel    Le Royaume-Uni discute avec le Maroc l'autonomie au Sahara    Maroc : L'USFP condamne une décision du président Erdogan    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Zakaria Sadik : "Le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières est une vraie opportunité pour la promotion de la certification HQETM"
Publié dans Les ECO le 20 - 04 - 2022


DG d'Alto Eko, Référent et Auditeur HQETM
Pour montrer que leurs bâtiments respectent les Objectifs du développement durable (ODD), qui limitent l'impact du bâti sur l'environnement extérieur et favorisent un espace intérieur confortable et efficace sur le plan énergétique, de plus en plus d'institutions publiques et privées marocaines recourent à la certification HQETM. Qui sont ces rares institutions ? Que leur apporte cette certification ? Quel est l'avenir de la certification HQE au Maroc ? Eclairages de Zakaria Sadik, référent, auditeur et formateur HQE reconnu par le cabinet Certivea / Cerway.
Pouvez-vous nous dire ce qu'est la certification Haute qualité environnementale (HQE) ?
La certification HQE est une marque française (NF) de certification des bâtiments (neufs ou en rénovation) et territoires en général, qui est destinée à tout acteur désirant valoriser les performances énergétiques, environnementales, de santé et de confort de ses bureaux, écoles, commerces, espaces culturels, hôtels, etc ; ceci quelle que soit la nature de ces bâtiments, c'est-à-dire qu'ils soient publics ou privés.
En raison des relations historiques qui existent entre le Maroc et la France, c'est cette certification qui est la plus demandée sur le marché marocain. Toutefois, il existe d'autres certifications majeures également très connues comme le LEED d'origine américaine, le BREEAM d'origine britannique et le EDGE de la Société Financière Internationale, filiale de la Banque mondiale.
Quels sont les objectifs de la certification HQE ?
La certification HQE s'inscrit dans une logique de développement durable, visant l'optimisation des ressources, à travers une démarche d'Eco-Conception et d'Eco-construction, apportant des atouts lors des travaux de construction et de rénovation de bâtiments en faveur de l'occupant, sa santé, son confort et ses dépenses et cela dans le respect de l'environnement.
En effet, l'occupant d'un tel bâtiment bénéficie, entre autres, d'une meilleure gestion des ressources, d'une qualité d'air améliorée et d'une réelle économie d'énergie avec une baisse des émissions de gaz à effet de serre.
Que faut-il faire pour remplir ces objectifs ?
La première étape est de mettre en place une démarche de qualité permettant d'aller sereinement vers les objectifs visés. Puis d'être entourés d'experts qualifiés pour couvrir l'ensemble des enjeux auxquels l'occupant et son bâtiment seront confrontés. Ces experts doivent concevoir des solutions adaptées au contexte du projet, à coûts maîtrisés et à haut rendement.
En effet, Il faut que le bâtiment soit équipé de dispositifs limitant la pollution (olfactive et sonore par exemple) et la consommation des ressources en eau. Le bâtiment doit aussi être doté d'une isolation thermique de qualité améliorant l'efficacité énergétique du bâti et d'installations à haut rendement énergétique utilisant des énergies renouvelables.
Une fois mis en place, ces moyens doivent être entretenus et maintenus tout au long de la vie du bâtiment. Cela nécessite des séances de sensibilisation et de formation des preneurs du futur bâtiment.
Autrement dit, quels sont les critères qu'il faut réunir pour obtenir une certification HQE ?
Les critères indispensables pour qu'un projet soit certifié «Haute qualité environnementale» sont au nombre de quatorze. Ces quatorze cibles se répartissent en quatre familles. Dans l'ordre, la première famille est constituée de cibles d'éco-construction, qui sont mises en œuvre lors des chantiers de construction ou de rénovation dans le but d'émettre peu de déchets, de nuisances sonores ou de pollution.
Le bâti doit être en harmonie avec son environnement direct. Par ailleurs, les méthodes déployées, les matériaux et les produits doivent être écologiques. La seconde famille est celle des cibles de santé, qui sont déployées pour veiller à ce que les qualités d'air, d'eau et d'hygiène offertes par le bâtiment soient optimales.
La troisième famille est celle des cibles d'éco-gestion, qui regroupent tous les critères qui concernent la gestion optimisée de l'eau, de l'énergie, des déchets et de l'entretien du bâtiment. La quatrième et dernière famille est constituée de cibles du confort, qui doivent procurer un confort visuel, olfactif, acoustique et hygrothermique (faible humidité) du bâti.
Est-ce que la certification HQE est entrée dans les moeurs au Maroc ?
Globalement, oui. Même si des efforts restent encore à faire, il y a déjà une grande prise de conscience sur l'importance de travailler et de vivre dans un bâtiment écologique. Les propriétaires d'hôtels, de banques et de complexes immobiliers résidentiels, mais également de plus en plus d'industriels et de propriétaires de bâtiments tertiaires franchissent le pas.
Ils comprennent désormais que cette certification est un investissement qui leur permet de baisser leur facture et d'attirer des clients qui sont de plus en plus sensibles aux critères liés au respect de l'environnement. Nous nous sommes rendu compte de ces changements au sein du Morocco Green Building Council (MGBC), la représentation marocaine du réseau World Green Building Council présent dans 70 pays, où nous faisons une veille sur le marché de la construction durable avec des indicateurs portant sur la surface du projet, son niveau de performance, le suivi de sa certification ou non, et l'année de sa certification.
Ces indicateurs sont notamment pilotés par l'Observatoire de la construction durable au sein du MGBC pour suivre l'évolution de la construction durable au Maroc.
Qui sont ceux qui certifient leurs bâtiments dans le Royaume, avez-vous des exemples que votre entreprise Alto Eko a certifié ou à contribué à faire certifier ?
Avant de répondre à votre question, permettez-moi de vous montrer comment nous sommes organisés au sein du MGBC pour booster la certification dans le bâtiment au Maroc. Nous organisons périodiquement des formations certifiantes «HQE Référent» en collaboration avec Certivea/Cerway au profit d'architectes, de bureaux d'études et de maîtres d'ouvrages.
Les sessions portent toutes sur des modules techniques de la certification HQE d'un bâtiment neuf ou en en rénovation. Aujourd'hui, ces formations du Réseau ont permis au cabinet français Cerway de totaliser 43 Référents HQE ici au Maroc. Maintenant, s'agissant des exemples de certification, nous en avons réalisé plusieurs avec des banques, des hôtels, des complexes immobiliers, des industriels, des fondations, des ONG, des administrations et des particuliers notamment.
Nous sommes fiers d'avoir accompagné des projets comme l'Université Mohammed VI Polytechnique, la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement, la technopole de Foum El Oued, la Station Taghazout Bay , certains projets du nouveau pôle urbain de Casa Anfa, le groupe Attijariwafabank, etc. Plusieurs projets de nos clients ont été récompensés à travers des Prix Internationaux de la Construction durable, notamment le complexe immobilier Sindibad Beach Resort, situé sur la corniche de Casablanca, qui a été consacré à l'international à la COP24 à Katowice en Pologne.
Sindibad Beach Resort a décroché le prix «Santé Confort» aux Green Solutions Awards 2018. Certifié en 2016 avec la mention «Très bon», le complexe résidentiel était le seul projet marocain et africain à s'être distingué à cette occasion. Pour rappel, sur ce projet, nous avons accompagné la Société Maroc Emirats Arabes Unies de développement (SOMED).
Pour autant, la certification HQE n'est pas encore très répandue dans le pays. Qu'est-ce qui bloque son expansion, le coût ?
Non je ne pense pas. Les coûts varient d'une certification à l'autre et dépendent surtout de la taille du projet. Ceci étant, ce coût ne dépasse pas, en général, 2% du coût global du projet. Par contre, les solutions et avantages que la certification apporte permettent des économies qui dépassent de loin son coût.
Bref, la plupart des coûts des solutions mises en place dans le cadre d'une certification HQE sont amortis dans les cinq ans en moyenne, ce qui est dérisoire par rapport à la durée de vie d'un bâtiment respectant les principes de la construction durable qui dépasse les 60 ans.
En ce qui concerne ALTO EKO, nos projets certifiés HQE obtiennent souvent des niveaux de certification HQE entre Excellent et Exceptionnel, avec un surcoût ne dépassant pas les 1%. Pour certains, nous avons même pu réaliser des économies par rapport au budget initial. Cela est possible grâce à nos démarches d'Eco-conception.
Pensez-vous que le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, qui poussera les industriels marocains à se doter d'un bilan carbone, boostera aussi la certification HQE ?
Nous l'espérons sérieusement, car un bilan carbone doit être toujours suivi d'un plan d'action de réduction des émissions de GES, ce qui devrait encourager les exportateurs marocains vers l'UE à s'engager dans une démarche d'Eco-conception avec une certification HQE. En tout cas, je pense que c'est une vraie opportunité ! Cette initiative est appuyée par les autorités.
On se rappelle, en effet, que le ministère de l'Industrie, du commerce et de l'économie verte et numérique a lancé, l'année dernière, en partenariat avec le ministère de l'Energie, des mines et de l'environnement, la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement, l'Agence marocaine pour l'efficacité énergétique (AMEE) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), une grande opération de généralisation du bilan carbone.
L'opération consiste notamment à accompagner les entreprises industrielles en général, et celles exportatrices vers l'UE en particulier, à faire leur bilan carbone. C'est-à-dire à quantifier les émissions de gaz (GES) générées par leurs activités de production de biens ou de services (les consommables, la consommation d'énergie, le transport, les déchets, etc...).
À travers cette opération, les unités industrielles marocaines augmenteront ainsi leur compétitivité en réduisant leurs coûts grâce à la diminution des besoins en énergie, en déplacements, en consommables... Elles réaliseront donc des économies, auront une bonne image auprès des investisseurs et des clients et surtout détiendront le sésame qu'il faudra montrer pour pouvoir commercer avec l'UE. Bien entendu, l'opération est menée avec l'appui de cabinets spécialisés, comme le nôtre.
Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.