La décision du tribunal de Paris, est tombée mardi dernier comme un couperet. Le film documentaire "Hercule contre Hermès" du réalisateur marocain, Mohamed Ulad Mohand est interdit de diffusion sur la chaîne de télévision franco-allemande ARTE, pour atteinte à la vie privée de l'homme d'affaire français, Patrick Guerrand-Hermès. Après plusieurs mois, voire des années de recours, de procédures judiciaires et de guerre médiatique, d'une part et d'autre de la caméra, le tribunal de grande instance de Paris a fini par trancher, estimant que le film, programmé le 7 mars sur ARTE, «porte atteinte à la vie privée de Patrick Guerrand Hermés». Comment? Selon la Cour, ce dernier aurait divulgué des «éléments permettant de localiser sa résidence aux environs de Tanger au Maroc, tant en raison des images de ses maisons, que des indications relatives au nom des villes et villages proches de cette résidence». La décision est qualifiée d'injuste par le réalisateur Ulad Mohand, car, a-t-il expliqué dans une déclaration presse, «il s'agit de censurer un film sur la base d'images de quelques secondes, où l'on voit de loin la maison» de Patrick Guerrand-Hermès. Les images en question seraient, selon le réalisateur «utiles au sens du droit à l'information et de la liberté d'expression». Là où le bât blesse, c'est qu'en cas de déprogrammation du film, le réalisateur «serait redevable à ARTE de 180.000 euros, ajoute le cinéaste marocain. Ce dernier compte toutefois faire appel, se plaignant de l'acharnement du propriétaire français contre son oeuvre, aussi bien en France qu'au Maroc. Pour rappel, l'homme d'affaires français avait porté la même plainte auprès du tribunal de Tanger, souhaitant ainsi bloquer la diffusion du film auprès de la chaîne nationale 2M. L'action en justice avait abouti sur un non lieu.