Selon les statistiques du Centre Monétique Interbancaire (CMI), les transactions de paiement en ligne ont enregistrées une hausse significative en 2021, de 45% en nombre et 28,1% en montant par rapport à l'année 2020. En 2021, les sites marchands et sites des facturiers affiliés au CMI ont réalisé 20,7 millions d'opérations de paiement en ligne via cartes bancaires, marocaines et étrangères, pour un montant global de 7,7 MMDH durant l'année 2021, en progression de 45,0% en nombre et 28,1% en montant par rapport à l'année 2020. Pour ce qui est de l'activité des paiements en ligne des cartes marocaines a progressé de 44,5% en nombre d'opérations, en passant de 13,8 millions de transactions durant l'année 2020 à 19,9 millions de transactions durant l'année 2021, et de +27,1% en montant, en passant de 5,7 milliards de DH durant l'année 2020 à 7,3 milliards de DH durant l'année 2021. L'activité des paiements en ligne des cartes étrangères a progressé de +57,7% en nombre d'opérations, en passant de 503.000 transactions durant l'année 2020 à 794 milles transactions durant l'année 2021, et a progressé de +47,4% en montant, en passant de 303,4 millions de DH durant l'année 2020 à 447,1 millions de DH durant l'année 2021. Le CMI note dans ce sens que l'activité reste très fortement dominée par les cartes marocaines à hauteur de 96,2% en nombre de transactions et de 94,2% en montant. Encore du chemin pour le M-Wallet Il est certain que l''activité du paiement mobile devrait constituer dans sa progression. Certes elle a été fortement propulsée par l'avènement de la crise sanitaire, ce qui représente une aubaine pour les banques qui ont fortement investit dans la digitalisation de leurs services. Le nombre des abonnements M-Wallet est passé de 1,4 million à fin 2020 à 3,4 millions à fin octobre 2021. Le volume de transactions était de 1,4 million à fin 2020 contre plus de 4,98 millions à fin juin 2021, selon une récente une étude comportementale intitulée «Financial Inclusion» publiée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Maroc en partenariat avec Bank Al-Maghrib. Il faut dire que la crise sanitaire a fait que l'usage des téléphones mobiles est plus fréquent. Cette tendance, bien qu'elle soit haussière, reste plus lente que prévu et est marquée par l'augmentation de l'utilisation du M-Wallet pour le paiement des factures. Rappelons que Bank Al Maghrib avait dressé, dans son dernier rapport sur les infrastructures du marché financier, la manière dont les M-Wallets sont utilisés par les consommateurs marocains. Ainsi, les paiements (auprès des commerçants et le paiement des factures) représentent, en nombre, l'essentiel des transactions effectuées, avec une part de 73%, suivis par les transferts de mobile à mobile (27%). Les retraits GAB demeurent quasi-nuls, avec une part de 0,4% du total des transactions. Les paiements, qui représentent près de trois transactions sur quatre réalisées via M-Wallets, recouvrent néanmoins une grande disparité entre les paiements des factures et ceux effectués auprès des commerçants. En effet, les paiements de factures (eau, électricité, vignette, impôts, recharges téléphoniques, etc.) représentent la quasi-totalité des paiements mobiles, soit 94% en nombre et 96% en valeur, alors que le paiement chez les commerçants demeure peu développé. Le déploiement du paiement mobile demeure une priorité stratégique par les autorités monétaires du royaume. Il est question de réduire la circulation du cash Selon les estimations de Bank Al-Maghrib, 400 milliards de dirhams de flux potentiels de cash pourraient être captés par le paiement mobile. Le déploiement général du paiement mobile assurerait aussi le développement de l'inclusion financière et la bancarisation, notamment dans les régions les plus reculées du pays. Sanae Raqui / Les Inspirations ECO Docs