Les Echos : Y a-t-il un réajustement de votre stratégie pour les prochaines années ? Mohamed Boussaid : L'approche de la «Vision 2020» est inversée en partant du territoire et en allant vers le national, contrairement à la «Vision 2010», qui était basée sur des objectifs chiffrés et qui avait déployé un business plan pour atteindre ces objectifs. Aujourd'hui, nous raisonnons autrement. Nous allons voir les potentialités qu'offre chaque territoire pour le développement touristique. Par ailleurs, la stratégie qui est en cours d'élaboration vise d'abord à consolider tous les acquis de la «Vision 2010» et prend en considération les nouvelles tendances mondiales en matière de tourisme et le nouveau comportement des touristes. Ceci en tenant compte également de l'évolution de la demande et de la concurrence. Quel est le bilan de la «Vision 2010»? Il est extrêmement positif. La «Vision 2010» a créé une véritable rupture avec les politiques passées en matière de tourisme. Côté performances, le nombre de touristes est passé de 4, 4 millions en 2001 à 8 millions en 2008, avec un doublement des recettes. Cette vision a permis de créer une belle dynamique d‘investissement, d'emploi et de création de richesse dans le secteur. À cet effet, le «Plan Azur» a été un levier majeur pour une belle entrée dans le produit balnéaire et le produit culturel a trouvé toute son expression à travers les villes comme Marrakech et Fès. Aujourd'hui, nous pouvons dire que nous avons réalisé 80% de nos objectifs, et il serait donc légitime de dire que nous avons réussi notre pari.