La qualité des relations entre le Maroc et la France et le caractère exceptionnel et durable qui a toujours marqué le partenariat stratégique qui unit les deux pays se voit raffermi et fait l'objet d'une attention particulière des officiels, notamment français, dans le contexte actuel marqué par la crise des quotas de visas Schengen. Rappelons que depuis le début de l'année, les procédures d'octroi du visa par la France connaissent un durcissement. Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'attractivité de la France, a été reçu le 23 novembre par Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'Economie et des Finances, accompagné d'Hélène Le Gal, ambassadrice de France au Maroc. Cette entrevue s'inscrit dans le cadre de sa visite officielle au Maroc, les 22 et 23 novembre. Lors de cette rencontre, les deux ministres sont revenus sur la qualité des relations. Les deux responsables ont souligné, en particulier, l'excellence et la soutenabilité des relations de coopération économique et financière bilatérales, caractérisées par leur densité et diversité. De son côté, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'attractivité de la République française a réitéré la volonté de son pays d'accueillir «de plus en plus» d'investisseurs marocains. «J'insiste sur la volonté de la France d'accueillir davantage d'investisseurs marocains en France, d'autant plus que celle-ci est considérée actuellement comme le pays d'Europe le plus attractif en termes d'investissement», a souligné Riester, lors d'une conférence de presse, tenue dans le cadre de sa visite. En effet, a-t-il poursuivi, la France a accueilli entre 2019 et 2020 le plus grand nombre de projets d'investissements étrangers sur son sol, devant l'Allemagne et la Grande-Bretagne et ce, parallèlement à une grande dynamique économique, à la faveur de la transformation opérée par le président français, Emmanuel Macron, en 2017 et de la stratégie mise en place pendant la crise pour protéger l'économie française et assurer une forte relance post-pandémique, axée notamment sur la compétitivité. Opération séduction «C'est le moment d'investir en France et de choisir la France pour les investissements en Europe», a-t-il fait valoir, notant dans ce même contexte que chefs d'entreprises et investisseurs français «sont amenés à œuvrer avec leurs homologues marocains dans une multitude de partenariats pour l'avenir, et ce dans divers domaines». Par ailleurs, Riester a souligné qu'à un moment tout particulier où la France et l'Europe réfléchissent à leur «autonomie stratégique», il est nécessaire de «repenser» les chaînes d'approvisionnement et les chaînes de valeurs et faire en sorte à diversifier les fournisseurs en relocalisant une partie de celles-ci depuis une région éloignée de l'Europe et aussi vers des pays à proximité, en l'occurrence, le Maroc qui a, a-t-il dit, un rôle «assez crucial» à jouer dans ce sens. «Nous avons su faire des partenariats très productifs gagnant-gagnant dans les secteurs de l'automobile et de l'aéronautique et il serait judicieux de s'intéresser à d'autres secteurs, tel que celui des énergies renouvelables, notamment l'éolien, l'énergie solaire ou encore l'hydrogène, en plus des secteurs du transport et de l'agroalimentaire qui font déjà l'objet de plusieurs partenariats fructueux», a-t-il relevé. Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO