Augmenter la part des énergies renouvelables, tout en faisant bénéficier au pays de la technologie nécessaire à leur réalisation. Tel est l'un des objectifs prioritaires de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (Masen). Et pour le concrétiser, Masen a décidé d'entrer en contact direct avec les principaux industriels actifs dans le domaine des énergies renouvelables. C'est dans ce cadre que s'est tenu lundi à Skhirat, un important atelier qui a réuni plus de 350 participants, dont des membres du gouvernement, mais aussi de grandes sociétés nationales et étrangères opérant dans le domaine. «C'est un événement stratégique qui traite d'un des axes majeurs de la vision énergétique marocaine, à savoir, développer une industrie nationale compétitive pour capter une part de la valeur ajoutée des projets d'énergies renouvelables», précise le président du Masen. Mustapha Bakkoury a également indiqué que le but, à court ou à moyen terme, est de «créer les bases pour les acteurs nationaux, qui pourront se déployer à l'étranger». Cette orientation stratégique rappelle en effet l'expérience du Programme d'électrification rurale global (PERG). Celui-ci a non seulement réussi à assurer l'électrification des campagnes marocaines, mais a aussi ouvert aujourd'hui la possibilité aux entreprises marocaines de gagner des marchés étrangers, notamment dans le Sud du Sahara, dans des pays comme le Sénégal. Cependant, pour la vision énergétique, l'heure est encore à la concrétisation des projets et l'apport des grandes firmes étrangères est plus que jamais nécessaire. D'ailleurs, les autorités en sont conscientes et le font savoir. C'est ainsi que l'agence marocaine de développement des investissements a été conviée à cet atelier, pour «vendre» aux opérateurs étrangers les «atouts de la destination industrielle» du royaume ainsi que «l'Offre énergie Maroc». Son directeur général, Ahmed Fassi Fihri, s'appuyant sur des résultats d'études menées par des cabinets internationaux, affirmera que «le Maroc est un pays attractif en termes d'investissements dans les énergies solaires». Le royaume, a-t-il rapporté, «est le neuvième pays le plus attractif au monde ex aequo avec la France. La particularité réside dans le fait que «la moitié du chiffe d'affaires est réalisée en amont de la production». Cet atout s'accompagne d'un dynamisme industriel dont le taux de croissance s'établit à 6,7% entre 2005 et 2011. En tout cas, du côté de l'Office national de l'énergie et de l'eau potable (ONEE), on indique que les appels d'offres pour la réalisation des prochaines phases des plans solaire et éolien seront bientôt lancés. «La partie industrielle constituera l'élément essentiel de notation des offres», prévient son DG, Ali Fassi Fihri. «Le tissu marocain est suffisamment préparé à ce défi» Mustapha Bakkoury, Président de Masen Notre souhait est de faire en sorte que les consortiums internationaux qui ont gagné des marchés dans le cadre du plan énergétique national, associent autant que possible des entreprises marocaines dans la réalisation de certains travaux. Nous croyons au potentiel des industriels nationaux et nous tenons à leur expliquer notre démarche afin de mettre en place les incitations qui seraient nécessaires pour que ces entreprises soient compétitives. Et cela pourrait même se faire à travers des partenariats publics-privés. Nous sommes convaincus que le tissu marocain est suffisamment préparé à ce défi. C'est en partant de cette conviction que nous avons décidé de tenir cet atelier, après avoir lancé des études sur leurs capacités à être impliquées dans cette expérience. Et à ce propos, les performances que les entreprises marocaines réalisent dans les autres secteurs constituent un indicateur important.