Le ministère de la Santé vient de publier les chiffres concernant les effets secondaires du vaccin. Sur plus de 47,6 millions de doses administrées, environ 35.000 effets indésirables ont été déclarés. Dont 99% présentent des complications extrêmement légères, souligne Rachida Soulaymani Bencheikh, directrice du Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc. Le ministère de la Santé a longtemps opté pour l'omerta concernant les effets indésirables des vaccins, laissant libre cours aux spéculations. Pourtant, comme tous les vaccins existants, celui contre la Covid-19 provoque, lui aussi, des effets secondaires. Plus de 47 millions d'injections de vaccins ont eu lieu au Maroc depuis le démarrage de la campagne de vaccination. Sur ce total, 35.000 cas d'effets indésirables ont été remontés. La tutelle a pu récolter ces données à travers différents canaux. 80% des cas signalés proviennent des citoyens alors que 12,6% ont été notifiés par des médecins et 3,6% par des pharmaciens, a précisé Rachida Soulaymani Bencheikh, directrice du Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc à l'occasion de sa présentation, le lundi 1er novembre. La quasi-majorité des cas (99,5%) sont bénins. «Ces effets secondaires légers, qui disparaissent naturellement au bout d'un ou deux jours, sont les mêmes que ceux qui apparaissent après la prise de n'importe quel médicament ou encore l'administration de tout autre vaccin, tels la fièvre ou la fatigue», explique Bencheikh. C'est le vaccin Janssen, du groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson, qui affiche le nombre de cas le plus élevé. Sur 112.271 injections, 6% ont signalé des effets indésirables. Plutôt controversée, l'efficacité de ce vaccin à dose unique a été remise en cause par l'Agence nationale de la sécurité du médicament française (ANSM) en septembre dernier. Il fait l'objet d'une surveillance particulière car l'agence a recensé plusieurs cas d'échecs vaccinaux, à savoir que des patients ont été pris en charge à l'hôpital après avoir contracté la Covid-19, en dépit de l'injection de ce vaccin. Dans de moindres proportions, le vaccin Astrazeneca, développé par le laboratoire éponyme et l'Université d'Oxford, enregistre 1,46% de cas (voir page 23). Il est suivi par le vaccin chinois, Sinopharm (0.54%), basé sur la technique du virus inactivé, la méthode la plus utilisée à travers le monde. En revanche, la toute nouvelle méthode «ARN Messager», sur laquelle repose le Pfizer, est celle qui cause le moins d'effets secondaires (0.33%). La direction de la pharmacovigilance indique que seulement 253 cas graves ont été enregistrés. Lesquels varient entre décès, thrombose et paralysie. Concernant la thrombose, principalement liée au vaccin AstraZeneca dans le monde, 10 cas ont été déclarés dans le pays. «Une commission est dédiée aux enquêtes à ce sujet. Elle écarte tout lien avec le vaccin», assure Rachida Soulaymani. Pour ce qui est des décès, elle précise que l'opération de vaccination concerne la population globale qui enregistre, en dehors de cette campagne et dans la vie courante, en moyenne 500 décès quotidiens (accidents, maladies,...). «Les déclarations de décès font l'objet d'enquêtes. Quatre cas ont été poussés jusqu'à l'autopsie», souligne la directrice du CAPM. Le ministère de la Santé, à travers les hôpitaux universitaires, régionaux et provinciaux, prend en charge le diagnostic et le traitement des cas graves lorsque le patient ne bénéficie ni d'une assurance ni de la carte lui permettant de profiter du système d'assistance médicale Ramed. Tilila El Ghouari / Les Inspirations ECO