«Une vie sans rêve n'est pas une vie» brille en haut de l'affiche du film marocain «Majid», de Nassim Abassi, comme un appel au partage et à l'entraide. Et pour ce qui est de l'entraide, le film qui n'est pas passé inaperçu durant le festival «London MENA Film Festival» qui s'est déroulé du 26 octobre au 2 novembre, en connaît un rayon. Et pour cause, le film «Majid» revient le 19 janvier prochain à Londres pour une projection et un dîner caritatif en association avec la «British Moroccan Society», dont les fonds seront entièrement partagés entre deux causes charitables : les frais scolaires et l'éducation des deux enfants, Brahim et Lotfi, qui ont joué les rôles principaux dans le film «Majid» et la formation de maîtres d'école pour aveugles à Marrakech. Puisqu'un film est tout d'abord une leçon de vie et une expérience inoubliable, le réalisateur, originaire de Temsamane (Ouest de Nador), a vécu jusqu'à l'âge de 10 ans en Algérie où il fut expulsé en 1975 avec d'autres Marocains par les autorités algériennes. Ce déracinement vécu pendant l'enfance pèse sûrement beaucoup dans la décision de réaliser du concret après la fiction. En effet, le film qui a beaucoup touché met en scène deux jeunes orphelins qui ne se contentent pas de jouer un rôle, puisque c'est le rôle qu'ils jouent dans la vie. Le film raconte l'histoire de Majid, un orphelin âgé de 10 ans qui habite à Mohammedia et qui ne peut plus se souvenir du visage de ses parents, morts dans un incendie. Son grand frère Driss, qui s'occupe de lui tout en rêvant de partir pour la Norvège, lui apprend que d'anciens voisins de la famille pourraient avoir une photo de leurs parents. Mais ils vivent à Casablanca. Avec la complicité de son ami Larbi, Majid se lance dans l'aventure et décide de tout faire pour aller trouver cette photo. «Majid» a remporté plusieurs prix au niveau national et international, dont le Prix du «Meilleur scénario» au Festival national du film 2011, la «Mention spéciale» du jury au festival international du film CINEKID à Amsterdam, le plus grand festival de films pour enfants, le Prix du «Meilleur long-métrage» au Festival international du film pour l'enfance et la jeunesse en Tunisie, le «Prix du faucon d'argent» au festival du film arabe de Rotterdam, ainsi que le prix de la «Meilleure interprétation masculine» pour les deux enfants au Festival du film arabe d'Oran en Algérie. En outre, Nassim Abassi s'apprête donc à rendre un peu de ce qui lui a été donné avec la projection caritative du 19 janvier prochain à Londres.