Lydec est sortie de son silence pour faire taire les rumeurs selon lesquelles l'opérateur est directement menacé de disparition par le programme de transformation profonde du système actuel d'assainissement liquide et de distribution d'électricité et d'eau potable. Le Maroc a lancé, récemment, un ambitieux programme de transformation profonde du système actuel d'assainissement liquide et de distribution d'électricité et d'eau potable. Il s'agit d'un processus de réforme du système qui devra aboutir à un système complètement différent de ce que nous connaissons aujourd'hui. Dans le détail, les délégataires et régies seront remplacés par des Sociétés régionales multiservices (SRM). Le processus de réformes a formellement démarré le 29 juillet 2021, par la signature d'un mémorandum d'entente entre trois ministres et le directeur général de l'ONEE. Dotées d'un statut de sociétés anonymes avec un actionnariat public, les SRM hériteront des actifs et des ressources, ainsi que du personnel. L'étape suivante consistera à liquider les régies existantes et à les remplacer par les SRM. Les contrats de gestion déléguée seront, pour leur part, maintenus jusqu'à leur expiration, dit-on. Et c'est ce détail qui est à l'origine de nombreuses rumeurs ces derniers jours, selon lesquelles le principal opérateur dans le secteur, Lydec, se verrait prochainement éjecté du circuit de la distribution d'eau et d'électricité, notamment à Casablanca. Une information démentie par le principal intéressé indiquant que la SRM de Casablanca-Settat «interviendra sur le territoire régional à l'exclusion du périmètre de l'Etablissement de coopération intercommunale (ECI) Al Baida, qui correspond au périmètre d'action de Lydec dans le cadre de son contrat de gestion déléguée». En d'autres termes, la filiale marocaine du groupe français gestionnaire de la distribution d'eau potable et d'électricité, la collecte des eaux usées et pluviales et l'éclairage public pour des millions d'habitants de la Région du Grand Casablanca poursuivra ses activités dans la ville blanche. Lydec «continuera de mobiliser toutes ses capacités d'expertise et d'innovation, au service de l'ensemble de ses parties prenantes dans le cadre de son contrat qui demeure pleinement en vigueur jusqu'à son échéance fixée en 2027», explique l'opérateur qui se dit prêt, dès 2022, à reprendre la totalité des services de distribution d'eau et d'électricité sur ce périmètre, et ainsi servir environ 400.000 nouveaux clients en électricité et 100.000 autres en eau, soit près de 30% d'activité supplémentaire. Pour le gestionnaire délégué, «la création des SRM ouvre de réelles opportunités pour mettre à disposition de celles-ci les savoir-faire et expertise de Lydec dans la région de Casablanca-Settat» et dans les autres régions du pays. Pour rappel, les missions de l'opérateur de services publics lui ont été confiées dans le cadre d'un contrat de gestion déléguée signé, en 1997, par l'Autorité délégante (Communes urbaines de Casablanca, Mohammedia et Aïn Harrouda), l'Autorité de tutelle (ministère de l'Intérieur) et le délégataire. Les activités structurantes de celui-ci jouent un rôle majeur dans l'urbanisation à long terme, et la conception de l'agglomération de demain. Lydec participe, ainsi, à la réalisation des schémas directeurs de la ville et à l'élaboration de standards. Khadim Mbaye / Les Inspirations ECO